Alain Soral espérait échapper aux poursuites françaises pour ses propos antisémites et homophobes en France. Il déchante en ce mardi 5 avril, puisqu'une ordonnance pénale vaudoise vient de le condamner à trois mois de prison ferme. Sans sursis.
Il faut dire que la langue du pamphlétiste d'extrême-droite, qui a déjà été jugé plusieurs fois par la justice hexagonale, n'a pu s'empêcher de fourcher depuis son refuge lausannois. Le multirécidiviste s'en était pris à une consœur, Cathy Macherel de «24 Heures», qui avait publié un article à son sujet le 30 août 2021. Il lui avait répondu par vidéo sur le site internet de son association Égalité & Réconciliation (E&R), la traitant de «grosse lesbienne» et de «militante queer», tout en lâchant que toutes autres orientations sexuelles que l'hétérosexualité étaient «désaxées».
Déjà jugé 22 fois
Le proche de l'humoriste Dieudonné, également condamné pour discrimination raciale à Genève, peut faire opposition à l'ordonnance pénale formulée par Eric Cottier, procureur général vaudois. Dans son texte, le magistrat juge que ces attaques verbales sont homophobes, ajoutant qu'Alain Soral cherche à «éveiller» un sentiment homophobe auprès de son public. Il les a proférées dans le but de diffuser «du mépris à l’encontre de la plaignante en tant que lesbienne et plus largement à l’encontre des membres de la communauté homosexuelle». Pink Cross, l’Organisation suisse des lesbiennes, Vogay et l’Association Lilith avaient également dénoncé à la justice ces déclarations discriminantes.
Le Ministère public vaudois a aussi condamné financièrement Alain Bonnet, le véritable patronyme de Soral. Le franco-suisse doit payer 1500 francs de jours-amende et les frais de procédure de 1950 francs. Cette somme s’ajoute aux dizaines de milliers d’euros qu’il a déjà versés à la justice en France. L’idéologue a été jugé à 22 reprises à Paris, Aix-en-Provence et Toulouse depuis 2008. Ses espoirs de couler des jours tranquilles sur les bords du Léman viennent de tomber à l'eau.