Post-pandémie: une population plus vulnérables aux virus?
Notre système immunitaire est-il en berne?

Les mesures Covid ont également permis de contenir d'autres virus, mais aujourd'hui, des agents pathogènes comme la grippe reviennent. Et ils s'attaquent désormais à des systèmes immunitaires qui ont peut-être été épargnés pendant trop longtemps.
Publié: 18.07.2021 à 16:32 heures
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Dernière mise à jour: 18.07.2021 à 16:38 heures
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Les enfants ont également été exposés à moins de germes et peuvent donc avoir une moindre résistance.
Photo: imago images/Westend61
Gianna Blum, Daniella Gorbunova (adaptation)

Selon des études, les enfants qui grandissent dans une ferme ont de meilleures défenses. En effet, la confrontation constante avec les germes entraîne le système immunitaire et améliore ainsi la résistance.

Depuis un an et demi, cependant, de nombreux enfants sont confrontés uniquement aux acariens dans leur foyer. Les mesures prises contre le Covid, de la fermeture des écoles aux masques, ont également permis de tenir à distance d'autres agents pathogènes.

Les virus contre-attaquent

Mais la vie «normale» reprend gentiment son cours, chez nous comme en Allemagne. Là-bas, de nombreux enfants souffrent actuellement d'infections respiratoires. On en voit des rangs entiers aux portes des hôpitaux – du jamais vu en cette saison estivale – comme le rapporte la «Süddeutsche Zeitung».

Selon le journal, il se pourrait que le système immunitaire des jeunes enfants ait manqué une phase d'apprentissage importante pendant la pandémie. Alors qu'environ 190'000 infections grippales ont été dénombrées lors de l'avant-dernière saison, le chiffre pour 2020/2021 est de 564. En Suisse aussi, la vague de grippe a été quasi inexistante pendant la pandémie.

Les enfants au centre de l'attention

Les experts sont particulièrement inquiets pour les enfants. Par exemple, le virus respiratoire syncytial (VRS) est un agent pathogène qui peut rendre les jeunes enfants gravement malades. L'hiver dernier, le nombre d'infections par le VRS a diminué de 90%, rapporte Gesine Hansen, directrice médicale du centre de pédiatrie et de médecine des adolescents de la faculté de médecine de Hanovre.

Il faut s'attendre à ce que les très jeunes enfants qui n'ont pas encore été infectés rattrapent leur retard, dit Gesine Hansen.

Cependant, l'hibernation du système immunitaire ne serait pas uniquement un désavantage. L'immunologue allemand Carsten Watzl y voit également des avantages: un système immunitaire qui a moins affaire aux germes vieillit plus lentement. Dans le cas de futurs agents pathogènes, l'organisme disposerait ainsi de plus de réserves et de cellules prêtes à réagir.

Un avenir incertain

Les experts s'accordent toutefois à dire que l'on ne sait tout simplement pas comment l'expérience de ces derniers mois va influencer durablement la santé des enfants. Ainsi, la pédiatre déclare: «Nous devons attendre pour voir si cela aura un effet à long terme ou si ces expériences précoces manquées peuvent simplement être rattrapées plus tard avec un effet d'apprentissage du système immunitaire similaire.»

Mais une chose est certaine: les mesures prises contre la pandémie étaient nécessaires, affirme-t-elle. Toutefois, il ne serait pas judicieux de les maintenir éternellement – dès que la pandémie le permet, «nous devons revenir à la vie normale».


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