En 13 lettres, accablement, tristesse. Vous l'avez? «Consternation!» C'est le sentiment de l'Union démocratique du centre (UDC) valaisanne, à la découverte d'un mot-croisé artistique dans «Le Nouvelliste» du 18 novembre. Il a depuis été supprimé en ligne.
Il faut dire que le puzzle a échauffé les esprits de la section Valais romand. Le parti agrarien y est décrit comme «raciste, xénophobe, homophobe, anti-féministe, anti-écologiste, anti-pauvre, nationaliste».
Partenariat artistique
Comment cela a-t-il pu paraître dans les pages d'un quotidien généraliste? Léo Thiakos, créateur du jeu, propose des définitions engagées et «subversives».
Le verbicruciste, originaire de Martigny et diplômé de l'École cantonale d'art du Valais, publie sa grille dans le cadre d'un partenariat entre le quotidien et Visarte. L'association professionnelle des artistes visuels en Suisse s'était vue proposer une série de cartes blanches pour mettre en valeur certains de ses membres dans les pages du quotidien.
«Vigilance trompée»
Le casse-tête verbal pourrait bien être le dernier exemple de cette alliance. L'UDC, furieuse, a demandé des excuses au «Nouvelliste», qui les a publiées en date du mercredi 22 novembre. «Le côté polémique et diffamant de certaines citations de ces mots croisés a échappé à notre contrôle et nous présentons nos plus sincères excuses aux entités lésées», signe le directeur et éditeur de la publication, David Genolet.
«Notre vigilance a été trompée», ajoute-t-il. Avant de conclure: «'Le Nouvelliste' ne peut tolérer un tel détournement de l’esprit de base du partenariat qui nous lie à Visarte et interrompt dès à présent cette collaboration dans l’attente d’une clarification avec l’association en question.»
Défendre ses droits en justice
Pas suffisant pour l'UDC du Valais romand. Dans un communiqué publié le 21 novembre, le premier parti de Suisse s'insurge contre une description «outrageusement calomnieuse et diffamatoire». Il estime que le rectificatif de la publication est «clairement insuffisant au regard du préjudice subi».
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La formation se réserve le droit d'entreprendre des démarches pour défendre ses droits et son honneur, celui de ses membres et élus, «voire de ses électeurs», en justice ou devant le Conseil suisse de la Presse.
UDC pas la seule à en prendre pour son grade
La contre-attaque de l'UDC pourrait par ailleurs donner des idées à d'autres groupes, qui font les frais du puzzle engagé. Nestlé, par exemple, y est décrit comme ceci: «Multinationale agroalimentaire suisse qui a violé les droits humains en Colombie en lien avec l'assassinat du syndicaliste Luciano Romero Molina.» Pour le «Bien manger, bien vivre», slogan de l'entreprise veveysanne, on repassera.