Quand on pense gastronomie britannique, on pense plus «bière tiède» que délicieux petits plats. Grands buveurs de l'Europe, les Anglais nous conseillent aujourd'hui de lever le pied. Au risque d'endommager son foie à vie.
Une étude réalisée entre le University College London et les États-Unis révèle qu'il ne faut que 21 épisodes de «binge drinking», répartis sur sept semaines, pour déclencher des symptômes précoces d'insuffisance hépatique. Un changement drastique de régime peut aider, mais la transplantation est parfois nécessaire, rappelle le «Daily Mail».
Quatre shots ou quatre verres de vin
Dès lors, qu'entend-on par «binge drinking»? Probablement beaucoup moins d'alcool que l'on croit, le mot étant associé aux adolescents s'envoyant des quantités astronomiques d'alcool fort. En réalité, quatre verres de vin en deux heures correspondent à du «binge drinking» pour une femme. À noter qu'il s'agit de verres d'1,7 dl. Boire quatre shots en deux heures relève aussi de cette pratique.
Au Royaume-Uni, les données confirment que ces habitudes ne sont pas rares. Un rapport de l’OCDE souligne que 25 % des femmes britanniques admettent trop boire au moins une fois par mois. C'est le record absolu en Europe.
Moins courant en Suisse
En Suisse, un peu plus de 10% des femmes et un peu plus de 20% des hommes reconnaissent s'adonner au «binge drinking» tous les mois. Et pire que l'insuffisance hépatique, c'est la cirrhose qui guette. Surtout si l'on boit beaucoup d'un coup.
En effet, boire 12 unités d’alcool en une journée triple les risques de cirrhose, comparé à la même dose répartie sur une semaine. Les personnes avec une prédisposition génétique ou atteintes de diabète voient leur risque encore doubler.
Grosse hausse chez les femmes
L'étude britannico-américaine s’inquiète aussi d’un phénomène croissant chez les femmes d’âge moyen, souvent prises entre responsabilités familiales et vie professionnelle. Stressées au travail et à la maison, elles consomment de l’alcool pour se détendre ou renforcer leur sociabilité. La pub pour les «cocktails roses» ou les brunchs arrosés n'aide pas.
Le problème réside aussi dans la méconnaissance des recommandations. Beaucoup pensent qu’il est acceptable de boire 14 unités (l’équivalent de neuf petits verres de vin) en une seule soirée, alors que les directives préconisent de les répartir sur une semaine.