Paraphes invalidés
Ils signent jusqu'à neuf fois une initiative des Jeunes Verts

Avec leur initiative pour la responsabilité environnementale, les Jeunes verts pensaient avoir récolté plus de signatures que nécessaire. Seulement voilà: un quart des paraphes ne sont pas valables.
Publié: 10.01.2023 à 15:14 heures
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Dernière mise à jour: 10.01.2023 à 15:38 heures
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Après le rejet de la loi sur le CO2, les Jeunes Verts, emmenés par la coprésidente Julia Küng, ont lancé l'initiative sur la responsabilité environnementale.
Photo: Keystone
Daniel Ballmer

Le temps presse pour les Jeunes Verts. Le parti pensait avoir réuni les 100'000 signatures nécessaires pour son initiative pour un environnement responsable, lancée en août 2021.

Le délai de collecte expire le 24 février et 132'000 signatures ont été récoltées. «Nous voulions en fait déposer l'initiative en décembre déjà», explique la coprésidente Julia Küng.

De très nombreuses signatures à double

Mais un quart des signatures ne sont valables. C'est ce que montrent les évaluations réalisées dans les villes et les communes qui ont déjà authentifié les signatures. «C'est très inhabituel», note Julia Küng. Normalement, 5 à 10% des signatures ne sont pas valables.

S'il y en a nettement plus dans le cas présent, cela vient aussi du fait que de nombreux signataires n'avaient pas encore le droit de vote. Mais surtout, beaucoup auraient signé deux fois l'initiative populaire. «Dans certaines villes, nous avons 40 à 50% de signatures non valables», explique Julia Küng.

Il semble y avoir une explication simple à ces nombreux doublons. Comme la plupart des jeunes partis ne disposent pas de grands répertoires d'adresses comme l'UDC, «on pêche toujours dans le même étang avec des actions de stand ou par envoi postal», explique Daniel Graf, fondateur de la plateforme WeCollect, sur laquelle sont collectées des signatures pour des initiatives et des référendums.

Il arrive ainsi souvent que des sympathisants soient sollicités plusieurs fois et qu'ils ne sachent plus six mois plus tard pour quelle cause ils ont déjà signé: «Le nombre élevé de doubles signatures, et donc de signatures non valables, indique clairement que l'on a toujours brouté au même endroit.»

Pas seuls face au problème

Les Jeunes Verts sont du même avis. La pandémie semble être une des raisons du problème: par moments, le parti n'a guère pu rassembler dans la rue. Mais surtout, en raison de l'interruption, beaucoup auraient oublié quel projet environnemental ils avaient signé. «Cela aurait pu nous être fatal, souligne Julia Küng. Certains ont signé neuf fois en tout.»

«Nous devons à présent nous dépêcher», souligne-t-elle. L'objectif est d'atteindre 135'000 signatures afin de s'assurer d'en avoir suffisamment en cas de pépin. Il en manque encore 3000.

«Ce serait une catastrophe si une initiative écologique échouait déjà au stade de la collecte», s'inquiète la coprésidente. «Mais nous n'en arriverons pas là. Je suis sûre que nous y parviendrons quand même», assure-t-elle.

L'initiative pour un revenu de base au bord de l'échec

Les Jeunes Verts ne sont pas les seuls à avoir ce problème. L'initiative pour un revenu de base est même sur le point d'être abandonnée. Seules 65'000 signatures ont été récoltées. En tenant compte d'une marge de sécurité, le même nombre de paraphes supplémentaires seraient nécessaires d'ici fin février. «C'est mission impossible», se désolent les initiants.

Même pour l'initiative sur les avions de combat, le Groupe pour une Suisse sans armée a dû augmenter plusieurs fois l'objectif de collecte durant l'été afin d'obtenir suffisamment de signatures valables. Là aussi, de nombreux doublons étaient apparus.


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