L'Université de Genève (UNIGE) a pris position, mais l'occupation reprend, relaie «20 minutes». Dans un communiqué partagé ce mardi 21 mai sur son site internet, le Rectorat «exprime sa solidarité envers la communauté universitaire de Gaza, les victimes civiles du conflit ainsi que les otages et leurs proches».
Pourtant, la Coordination étudiante Palestine-Université de Genève (CEP-UNIGE) n'est pas convaincue. «Cette prise de position est loin d’être suffisante: elle ne mentionne ni génocide ni fin des partenariats clairs entre l’UNIGE et Israël, ont réagi les activistes sur leur canal Telegram. De plus, la rectrice ne veut plus rencontrer les membres de la CEP.» Conséquence? Les occupants sont de retour dans le hall du bâtiment Uni Mail depuis 14h ce mardi après-midi.
Dans la suite de son court texte s'appuyant sur «le droit international humanitaire et les droits humains internationaux», l'UNIGE «condamne la destruction des infrastructures scolaires et universitaires et s’inquiète des conséquences de la guerre sur l’éducation et la recherche». Elle termine par soutenir les appels au cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, ceci «afin d'éviter une catastrophe humanitaire».
Des engagements sans dialogue
S'ensuivent des engagements: «garantir la transparence des accords de collaboration et des partenariats conclus avec les universités étrangères», «renforcer les contrôles éthiques et déontologiques» ou encore renforcer les programmes en faveur des membres du corps académique établis à Gaza (Horizon Académique, InZone, Gaza Health Initiative, Scholars at Risk, Programme Peace).
La discussion interrompue avec le groupe militant, exclu du comité scientifique de l'UNIGE appelé à statuer sur cette question, ne passe pas. «Étant donné qu’on est pas 'une vraie asso' le rectorat ne veut plus dialoguer», s'énerve encore le groupe CEP UNIGE sur Telegram. Le mouvement estudiantin pro-palestinien appelle à les rejoindre dans une nouvelle occupation du hall d'Uni Mail. La première avait pris fin le 13 mai dernier au petit matin après près d'une semaine, à la suite de l'intervention des forces de l'ordre.
L'UNIGE désapprouve la réoccupation
Sur place, pas de banderole «From the river to the sea», relate «20 minutes», mais bien une cinquantaine — voire plus à venir — d'occupants. Interrogé par le quotidien, le porte-parole de l'UNIGE «déplore cette occupation».
Il évoque un refus du dialogue de la part des étudiants et estime inenvisageable que les activistes passent la nuit sur place. Un ultimatum à ce soir est à prévoir, mais débouchera-t-il sur une évacuation policière?