Le message a l'air tout à fait sérieux. «C'est la police cantonale», explique-t-on en anglais au téléphone. L'interlocuteur prétend avoir connaissance d'une activité suspecte liée à votre carte d'identité suisse et à votre porte-monnaie numérique. Puis vient le coup de pression: «Nous avons un mandat d'arrêt à votre nom.»
Même si la première réaction naturelle serait de paniquer, il faut absolument garder votre calme si vous venez à être confrontés à un tel appel. Personne ne va vous arrêter. Ce sont uniquement des escrocs qui se trouvent au bout du fil. L'arnaque ne date pas d'hier, mais après avoir disparu des radars, elle est à nouveau en circulation sur les lignes téléphoniques suisses. «Nous constatons une recrudescence de ce genre d'appels», explique Florian Frei, du service de presse de la police cantonale de Zurich, interrogé par Blick.
Comment fonctionne cette escroquerie?
La police a publié un exemple de ce à quoi pouvait ressembler un tel message. Les autorités mettent en garde contre cette arnaque, généralement communiquée en anglais. Les auteurs font d'abord croire aux personnes appelées qu'il y a un problème. Il s'agit soi-disant de trafic de drogue ou de problèmes de papiers d'identité.
Pendues au téléphone, les victimes sont invitées à appuyer sur la touche 1 pour obtenir des informations supplémentaires. En appuyant sur ce chiffre, la victime est mise en relation avec une personne – réelle – qui prétend être de la police, d'Interpol ou d'Europol. «Celle-ci tente de soutirer des données sensibles, de l'argent et des objets de valeur en menant habilement la conversation, voire en menaçant d'emprisonnement», prévient la police.
Les auteurs de ces escroqueries veulent prendre leurs victimes par surprise. «Le moment de choc ou l'incertitude que l'appel provoque chez la victime est l'élément central de ce que l'on appelle l'ingénierie sociale», explique Manuela Sonderegger de l'Office fédéral de la cybersécurité (OFCS).
Influence interpersonnelle et autoritarisme
L'ingénierie sociale consiste à exercer une influence interpersonnelle dans le but d'inciter les personnes à adopter un certain comportement, par exemple à divulguer des informations confidentielles, à acheter un produit ou à transférer de l'argent. Les auteurs exploitent également des comportements similaires à de l'abus d'autorité.
Selon la police cantonale zurichoise, les victimes sont également invitées, entre autres, à transférer de l'argent par e-banking ou à installer un logiciel de télémaintenance afin de permettre à la prétendue police d'accéder à l'ordinateur. Dans certains cas, les victimes sont parfois invitées à acheter des cartes prépayées (d'Apple ou de Google) et à transmettre leurs codes.
Comment se protéger de ces arnaques?
La police cantonale de Zurich a publié plusieurs conseils pour se prémunir contre ces escrocs:
- Mettez immédiatement fin à la conversation lorsque vous entendez le message enregistré.
- N'appuyez sur aucun chiffre pendant la conversation téléphonique.
- Ne vous laissez pas entraîner dans une conversation.
- Ne donnez jamais accès à votre ordinateur à des personnes étrangères, même pas via un logiciel de télémaintenance.
- Ne transmettez jamais les codes d'activation des cartes prépayées à des personnes inconnues.
- Faites preuve de méfiance! La police ne fait jamais écouter des messages enregistrés au téléphone. Elle ne demande jamais d'argent, d'objets de valeur ou la communication de données sensibles et personnelles par téléphone.