La transaction a reçu lundi soir l'appui de 43 élus contre 5 oppositions, celles-ci venant des rangs des Verts. Le dossier était défendu notamment par le syndic Jacques Morand (PLR). Ce dernier a décrit une implantation qui apportera une «diversité industrielle» au tissu bullois et «de nouvelles filières de formation au canton».
Ses arguments ont convaincu très largement. Outre son parti, le projet a été soutenu par les groupes Le Centre/PVL, UDC et PS. Tous ont loué les bienfaits pour l'économie locale et régionale, dans une ville de Bulle qui connaît toujours un vif essor démographique, en témoigne le passage du cap des 25'000 habitants il y a an.
Le dossier, présenté à la presse du point de vue de la commune il y a dix jours, n'a en revanche pas séduit les élus verts. Ceux-ci ont fait part de leurs réserves non pas à l'égard de la vente de parcelles, mais vis-à-vis de Rolex, y voyant un projet «démesuré» et l'établissement d'une dépendance face au groupe de luxe.
Dans le détail, pour rappel, les quatre parcelles s'étendent sur près de 105'000 mètres carrés, soit l'équivalent de pratiquement 15 terrains de football. Le prix de vente se monte à 300 francs le mètre carré. Les surfaces sont situées dans la zone d’activité dite de la Prila, à proximité de l'autoroute A12.
«Comme tout à fait exceptionnelle»
Le Conseil communal a répété lundi soir considérer «comme tout à fait exceptionnelle l’opportunité pour la Ville de Bulle de vendre ces terrains à la société Rolex SA qui est un fleuron de l’industrie horlogère suisse. Le projet nécessitera d'adapter le plan d’aménagement de détail (PAD).
Personne à l'origine n’imaginait en effet vendre la parcelle à une seule entreprise. Mais le dossier est en bonne voie, selon la Préfecture de la Gruyère. L’implantation constitue une étape majeure du développement économique de la ville et de la région, a encore indiqué l'exécutif.
Si le projet aboutit dans l'ampleur escomptée, d'ici à 2029, Rolex deviendra le premier employeur du district, devant le fabricant de machines Liebherr et ses près de 1500 collaborateurs. Toujours très discret, le géant horloger genevois pourrait en dire davantage sur ses intentions ces prochains temps.
Le lieu contribuera activement à l’objectif de Rolex de former 500 apprentis en continu. La position centrale de la Gruyère en Suisse romande pourrait avoir joué un rôle déterminant, dans le contexte actuel de pénurie de main-d'oeuvre, selon des observateurs.
L'arrivée de Rolex à Fribourg devait faire gagner au canton cinq rangs, à la sixième place, à un classement des cantons les plus horlogers en termes d'emplois du pays, classement dominé par le canton de Neuchâtel.
(ATS)