Le mois de février touche à sa fin, et il est déjà clair qu'il n'a presque jamais fait aussi chaud à cette période depuis le début des mesures. Selon Stephan Bader, climatologue pour MétéoSuisse, le mois de février 2024 a été exceptionnellement chaud. Les experts s'attendent par ailleurs à des chiffres particulièrement hauts pour ces prochaines semaines.
Février pourrait donc bien être le premier ou deuxième plus doux de l'histoire. Le record actuel est détenu par le mois de février 1990, avec une température moyenne de 2,1 degrés, soit 4 degrés de plus que la norme à long terme.
Sur la météo
Tout ceux qui apprécient cette météo douce peuvent se réjouir: cette tendance va se maintenir. Les perspectives saisonnières de MétéoSuisse, des prévisions spéciales réalisées à l'aide des moyens techniques les plus modernes, montrent que le temps restera au beau fixe: le printemps sera très probablement plus chaud que d'habitude.
Un printemps froid est quasi improbable
À compter de mars et jusqu'au mois de mai, les Suisses (surtout alémaniques) peuvent s'attendre à des températures supérieures à 10,4 degrés en moyenne. À noter que la moyenne pluriannuelle se situe en dessous de 10 degrés.
En Suisse romande, le service météorologique s'attend à une température moyenne de plus de 11 degrés. Le Tessin, région toujours très ensoleillée, sera gâté avec des températures de plus de 12,8 degrés.
La Suisse devrait donc échapper à un printemps froid. La probabilité que la température moyenne en Suisse alémanique ne descende en dessous de 9,6 degrés n'est que de 10% environ.
Mais ces prévisions ne sont pas forcément de bonnes nouvelles. Le réchauffement climatique pourrait être l'une des raisons de ces températures exceptionnellement élevées. La probabilité de printemps chauds est en effet en constante augmentation à mesure que la terre se réchauffe.
Les météorologues allemands confirment ces tendances
Mais comment les météorologues peuvent-ils faire des prévisions sur plusieurs mois alors que les prévisions pour les prochains jours ne sont pas toujours exactes? La réponse est simple: les experts calculent non pas des événements isolés, mais l'évolution moyenne du temps, à savoir le climat. Pour ce faire, ils intègrent des données provenant de bouées marines, d'avions et de stations terrestres répartis dans le monde entier.
La prévision à long terme est une discipline encore jeune dans la recherche climatique. La Suisse fait partie des pays leaders en Europe. Stephan Bader rappelle toutefois que ces prévisions sont toujours susceptibles de changer: «Contrairement aux prévisions météorologiques, les prévisions à long terme sont par nature entachées d'une grande incertitude.»
Bien que des progrès significatifs aient été réalisés ces dernières années grâce à des ordinateurs performants, la qualité reste limitée, surtout pour l'Europe centrale, ajoute l'expert. Les météorologues en Europe sont toutefois unanimes sur les prévisions actuelles à long terme. Le service météorologique allemand prévoit lui aussi un printemps exceptionnellement chaud pour 2024.