Malades, sans-le-sou, impuissants
Quand les retraités suisses à l'étranger donnent du fil à retordre aux autorités

De plus en plus de Suisses décident de passer leur retraite à l'étranger. Mais lorsque l'argent vient à manquer, ou qu'ils tombent malades, certains ont besoin de soutien, voire d'aide sociale. Un véritable casse-tête pour les autorités.
Publié: 11:12 heures
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Dernière mise à jour: 12:20 heures
Si la grande majorité des retraités part à l'étranger bien préparée, ce n'est pas le cas de tout le monde. (Image prétexte)
Photo: Shutterstock
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Sven Altermatt

Le soleil qui brille, les vagues qui dansent et un verre de vin trônant sur la petite table de la terrasse. C'est ainsi que de nombreux Suisses s'imaginent leur retraite à l'étranger. Mais ce doux rêve peut vite se transformer en cauchemar, et devenir par ailleurs la hantise des autorités suisses.

Le nombre de Suisses de l'étranger ayant atteint l'âge de la retraite est passé d'environ 157'000 personnes en 2017 à plus de 198'000 fin 2024, soit une augmentation de plus de 25%. Alors que la grande majorité part à l'étranger bien préparée, il existe des cas dont la prise en charge devient un «défi croissant» pour le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). En l'absence de couverture sociale ou de proches sur place, Les seniors se retrouvent régulièrement dans le pétrin une fois à l'étranger.

C'est au moment du retour au pays que la demande d'aide sociale entre en jeu. Au DFAE, on parle d'un «surcroît de travail de prise en charge». «Il s'agit de situations d'urgence médicale, de rapatriements ou de soutien dans les procédures administratives, explique une porte-parole à Blick. Les représentations suisses et le DFAE à Berne sont alors fortement sollicités, en particulier lorsqu'un retour en Suisse est nécessaire.»

Les obstacles s'amoncellent

Dans certains pays, le nombre de retraités suisses est particulièrement élevé. En Thaïlande, la part des plus de 65 ans au sein de la communauté suisse est supérieure à 40%, un taux que l'on ne retrouve nulle part ailleurs. Ce chiffre se distingue également au Portugal, en Espagne et en Afrique du Sud.

Or, une fois à l'étranger, plusieurs seniors tombent gravement malades, voire perdent leur capacité de discernement. Dans leur nouveau pays de résidence, ils ne sont souvent pas assez couverts. Les autorités suisses doivent alors prendre le relais. Mais s'il est possible de demander l'aide sociale en Suisse depuis l'étranger, les obstacles sont toutefois nombreux. Par exemple, ce soutien n'est accordé que si le pays de résidence ne dispose pas d'un système social suffisant.

La situation se complique davantage quand les personnes concernées ne peuvent pas présenter de documents valables ou que leurs démarches administratives se retrouvent limitées à cause de leur santé. Malgré cela, il n'est pas possible à l'heure actuelle de tirer une conclusion générale sur tous les retraités suisses de l'étranger, souligne le DFAE.

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