Luttes internes autour du 1er Août
Les esprits s'échauffent au Palais fédéral concernant la gestion de la prairie du Grütli

Qui doit assurer la gestion du Grütli pour la fête du 1er Août? Alors que certains tentent de le placer sous la responsabilité de la Confédération, Anders Stokholm, le président de la SSUP qui organise les festivités sur la prairie nationale, tente de calmer le jeu.
Publié: 01.08.2024 à 13:35 heures
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Dernière mise à jour: 01.08.2024 à 16:50 heures
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Les drapeaux flottent au-dessus du Grütli. Pendant ce temps, une lutte pour le pouvoir autour du «berceau de la Suisse» agite la Berne fédérale.
Photo: Keystone
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Peter Aeschlimann

Jeudi, la Suisse se met à l'honneur. Et le lien entre la ville et la campagne sera au cœur de la Fête nationale sur le Grütli: il s'agit de savoir comment faire la Suisse urbaine et la Suisse rurale se rencontrer. Il sera aussi question de l'avenir de la Société suisse d'utilité publique (SSUP), qui organise depuis des décennies les festivités sur la prairie nationale.

Car la SSUP fait l'objet de critiques. On lui reproche d'être trop idéologique, trop progressiste... et trop à gauche. Pendant des mois, une lutte de pouvoir acharnée a fait rage au sein de l'organisation. Une tentative de putsch de la droite a échoué et le président de la SSUP, Nicola Forster, qui voulait entrer au Conseil national pour les Vert'libéraux à l'automne dernier, a fini par démissionner en juin.

Luttes de pouvoir et lobbying pour la gestion du Grütli

Le nouveau président de la SSUP, Anders Stokholm, veut maintenant décrisper la situation: «La SSUP a inscrit l'indépendance politique dans ses statuts. Elle ne se considère donc ni de gauche ni de droite.» Selon le maire de Frauenfeld (TG), seule l'utilité publique motive son engagement au sein de la SSUP, qui serait, selon lui, soumise à une forte pression et aux intérêts personnels. Comme solution, Anders Stokholm préconise donc le dialogue avec la SSUP.

Mais la lutte pour le pouvoir autour du Grütli continue de faire rage. Prochain épisode: lors d'une de ses prochaines séances, la Commission des institutions politiques du Conseil des Etats devra se pencher sur une motion visant à placer la gestion du Grütli sous la responsabilité de la Confédération. Le Conseil national a déjà dit oui à cette intervention, déposée par le conseiller national UDC Thomas Aeschi.

Sa requête bénéficie d'un large soutien au sein de la Chambre haute: «Le Grütli appartient à tout le monde, il est donc logique que la Confédération en ait la souveraineté» confie une représentante du Centre. Même son de cloche du côté du PLR: «Que la Confédération gère cette prairie semble être une proposition raisonnable».

Le fait que la motion de Thomas Aeschi bénéficie d'un large soutien a effrayé la SSUP. L'agence Farner fait désormais campagne contre le projet au Palais fédéral. «Nous voulons comprendre comment la décision du Conseil national a été prise afin de pouvoir mener le dialogue avec le Conseil des Etats» explique aujourd'hui Anders Stokholm.

Une action juridiquement délicate

De son côté, Jürg Kállay, fondateur et chef du gestionnaire de fortune Swissprivate, qui était responsable des finances de la SGG – jusqu'à son éviction il y a un an –, tente de lutter contre ce lobbying. Il veut convaincre les politiciens d'approuver la motion de Thomas Aeschi. Car il ne faut pas, dit-il, qu'une organisation privée gère le Grütli, qui appartient au public.

En 1860, la SSUP a fait don du Grütli à la Confédération. Un des premiers documents officiels stipule que la SSUP gère le Grütli sous la haute surveillance du Conseil fédéral. Mais pour Thomas Aeschi, ce ne doit pas devenir un obstacle: «Le Conseil fédéral a signalé qu'il était prêt à discuter afin d'explorer une solution à l'amiable» conclut l'élu.

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