C'est un cocktail explosif pour les budgets des ménages: le renchérissement a atteint 2,4% en mars, tandis que les primes d'assurances maladie devraient prendre l'ascenseur cette année. Ces deux facteurs devraient représenter 3300 francs du budget annuel d'une famille, a calculé l'Union syndicale suisse (USS), qui exige des mesures.
Dans le détail, le salaire réel est très touché par l'inflation. Un couple qui gagne 7000 francs n'aura plus que 6830 francs dans son porte-monnaie s'il ne reçoit pas d'augmentation salariale. Cela représente 2200 francs de salaire en moins par an.
Les primes maladie pourraient (encore) prendre l'ascenseur cet automne. Des chiffres jusqu'à 10% d'augmentation sont évoqués. Si le couple en question a deux enfants, cela représente 1100 francs de plus par an à débourser.
Vers un «choc des primes»
Ce que les Alémaniques appellent déjà le «choc des primes» pèse particulièrement lourd pour la classe moyenne: elle ne bénéficie pas de subventions, contrairement aux bas revenus, et les primes peuvent représenter jusqu'à 10% du revenu d'un tel ménage.
Cette situation fait bondir l'USS. Pour la faîtière des syndicats, les salaires doivent augmenter pour les revenus faibles et moyens afin d'absorber ce «choc des primes». Dans le cas contraire, cela pourrait représenter un gros problème pour les familles.
Le président de l'USS, Pierre-Yves Maillard, se montre alarmiste. «Pour la grande majorité de la population active, c'est un choc qui se profile. Nous n'en avons pas connu de tel depuis longtemps», estime-t-il. Le socialiste vaudois, qui siège au Conseil national, estime que même des personnes qui gagnent à l'heure actuelle leur vie normalement ont besoin de mesures rapides.
L'USS formule ainsi les trois revendications suivantes:
- Des augmentations de salaire avec compensation du renchérissement et une augmentation des salaires réels
- Une rémunération d'au moins 4000 francs pour une activité à plein temps — treize fois par an
- Des réductions de primes plus importantes pour l'assurance maladie: personne ne devrait avoir à payer plus de 10% de son revenu pour sa caisse maladie. Le Conseil fédéral doit agir dans ce domaine.
Reste à savoir quel écho rencontreront ces trois propositions...