L'Union exige des logements aux prix du marché
Comment Unia profite du boom immobilier

Unia a récemment fait l'objet de nombreuses critiques pour avoir gardé sa situation financière secrète. Aujourd'hui, le syndicat est également critiqué par son propre camp: un magazine de gauche affirme qu'Unia réalise des «profits au détriment des travailleuses».
Publié: 03.10.2021 à 06:06 heures
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Dernière mise à jour: 03.10.2021 à 06:38 heures
Unia est toujours sur la sellette lorsqu'il s'agit de s'en prendre aux employeurs et aux entreprises.
Photo: Keystone
Thomas Schlittler, Jocelyn Daloz (adaptation)

Unia est toujours dans les starting-blocks lorsqu'il s'agit de s'en prendre aux employeurs et aux entreprises. Ces dernières semaines, cependant, c'est le puissant syndicat qui fait les frais de scandales financiers et se retrouve cloué au pilori par la presse: «Unia possède des biens immobiliers d'une valeur de plus d'un demi-milliard», titrait le «Tages-Anzeiger» à la mi-septembre. Peu de temps après, nous rapportions que le syndicat était en fait beaucoup plus riche, laissant suggérer qu'au jeu du capitalisme, le syndicat s'en sortait plutôt bien.

Jusqu'à présent, Unia a fait le dos rond. Voilà qu'il subit à présent une attaque émanant de ses propres rangs.

Il y a quelques jours, le journal zurichois de gauche «P.S.» a publié un article critique sur «les propriétaires rouges». Le cœur de l'article était qu'Unia serait un syndicat qui, «grâce au marché immobilier en ébullition», avait réalisé un surplus 200 millions de francs de gains immobiliers et de plus-values depuis 2005.

Des profits au détriment des travailleurs

«Contrairement aux coopératives d'habitation, les loyers des appartements d'Unia sont basés sur le principe du loyer de marché, c'est-à-dire qu'ils sont indexés non seulement sur la couverture des frais engagés et des besoins de financement, mais aussi sur le prix du marché.»

Pour le magazine «P. S.», la conclusion coule de source: le syndicat fait des profits au détriment des salariés. Serge Gnos, responsable de la communication d'Unia, se défend de ces accusations: «L'article donne l'impression que nous recherchons le court terme et le rendement maximal dans notre portefeuille immobilier. C'est faux.»

Inférieur au niveau du marché dans les centres urbains

Unia pense à très long terme, maintient son portefeuille immobilier avec prudence et ne spécule pas avec ses propriétés. «Contrairement aux coopératives d'habitation, Unia ne favorise pas les membres individuels ou les locataires. C'est pourquoi nous ne proposons pas de loyers à prix coûtant.» Les rendements bruts varient fortement en fonction de la propriété.

Dans les centres urbains, où le marché du logement est très tendu, les loyers d'Unia seraient inférieurs au niveau du marché.

Serge Gnos ne peut pas comprendre la critique fondamentale de la fortune d'Unia: «La fortune profite collectivement à nos membres. Personne n'en tire un quelconque avantage personnel.» Ces revenus permettraient de régler les conflits du travail et de verser des indemnités de grève aux personnes concernées.

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