L'UE exclut la Suisse de «Horizon Europe». La Confédération sera considérée comme un «pays tiers non associé» au programme de recherche, comme cela a été annoncé mercredi.
Cela a des conséquences dramatiques pour les centres d'éducation et de recherche de la Suisse. Swissuniversities, la conférence des recteurs des universités suisses, a déclaré fin juin que l'accès aux programmes européens permettait «d'attirer les meilleurs talents dans les universités suisses», avant de prévenir: «sans associations et programmes d'échange, ils quitteront la Suisse et s'installeront dans d'autres pays européens.»
La Suisse plus mal lotie que le Royaume-Uni
À l'avenir, les personnes menant des recherches en Suisse ne pourront pas coordonner de projets européens ni profiter des financements de Bruxelles, qui se sont élevés à plus d'un milliard de francs suisses rien qu'entre 2014 et 2020. La raison de cette décision est évidente: la rupture par la Suisse des négociations sur l'accord-cadre en mai a grandement déplu à l'UE. À tel point que la Suisse se trouve aujourd'hui dans une position pire que le Royaume-Uni en matière de coopération européenne dans le domaine de la recherche, après les négociations nerveuses du Brexit.
Qui plus est, cette mauvaise nouvelle pourrait bientôt être suivie d'une autre. Depuis quelque temps, le Parlement bernois exige que le Conseil fédéral négocie avec l'UE l'adhésion de la Suisse à «Erasmus», le plus grand programme mondial de financement des études à l'étranger. Là aussi, la Confédération ne bénéficie actuellement que du statut de pays tiers.
Selon des sources proches du gouvernement suisse, le Conseil fédéral devrait adopter un mandat de négociation au début du mois d'août. Berne et Bruxelles avaient convenu du principe de discuter de la pleine association de la Suisse avant 2021. Aujourd'hui, cependant, presque personne ne s'attend à ce genre de dénouement: il est peu probable que l'UE, après avoir exclu la Suisse d'Horizon, laisse passer Erasmus.
Conséquence directe de la rupture des négociations
«La non-association avec Horizon est une conséquence directe de la rupture des négociations sur l'accord-cadre. Si le Conseil fédéral avait simplement déclaré qu'il ne pouvait pas signer l'accord pour le moment, cela ne serait probablement pas arrivé de manière aussi catégorique», déclare le conseiller national PS Eric Nussbaumer. La Suisse serait également difficilement admise dans Erasmus, «tant que nous ne débloquons pas le milliard de cohésion».
Le Conseil fédéral souhaite maintenant transférer rapidement le montant convenu, mais le paiement ne pourra pas être transféré avant septembre - de plus, il n'est même pas certain que le Parlement y parvienne en une session. «Si le montant est transféré, les pourparlers pourront commencer», commente Eric Nussbaumer. La visite du ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis à Bruxelles, prévue la semaine prochaine, pourrait apporter des éclaircissements.
«J'imagine bien que l'UE fera comprendre au conseiller fédéral Ignazio Cassis, la semaine prochaine, que le prix de la participation au programme pour un pays tiers non associé a entre-temps encore augmenté. L'UE gère ses fonds aussi soigneusement que la Suisse», affirme l'expert du PS en politique étrangère.