Loyers trop élevés en ville
Voici les communes suisses où les familles préfèrent louer un logement

Les familles restent de plus en plus souvent en ville, et ce, malgré le prix élevé des locations, selon une étude. Elles acceptent aussi que chaque enfant n'aie pas sa propre chambre, particulièrement à Genève et Lausanne.
Publié: 20.04.2023 à 13:06 heures
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Dernière mise à jour: 20.04.2023 à 13:34 heures
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Les zones bien desservies sont plus recherchées par les familles que les endroits difficilement accessibles.
Photo: Philippe Rossier
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Christian Kolbe et Rolf Kromer

Dans les villes, les loyers sont élevés, même pour les appartements de peu de pièces. Il est donc d'autant plus surprenant que le nombre de familles dans les logements locatifs augmente dans sept des dix plus grandes cités suisses. À Zurich, par exemple, un appartement sur cinq est occupé par une famille. C'est ce que montre la dernière étude immobilière de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).

D'autres villes, comme Lucerne ou Bâle, sont également appréciées des familles. À l'inverse, à Saint-Gall, le ratio est en baisse. Mais cela ne signifie pas que la ville soit mal vue par ces ménages: il y a tout simplement encore suffisamment de logements abordables dans les environs immédiats.

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Des trajets courts et moins de bruit

Pourquoi les villes sont-elles si attrayantes que les familles acceptent des loyers élevés et de petites surfaces? Ursina Kubli, responsable de la recherche immobilière à la ZKB et co-autrice de l'étude, répond: «C'est un grand avantage de pouvoir amener les enfants à la crèche à pied. À la campagne, la crèche la plus proche est parfois à 10 kilomètres.»

Au-delà du gain de temps, la ville n'est plus aussi bruyante et sale qu'avant, c'est pourquoi elle est redevenue attractive pour les familles.

La situation est différente dans les campagnes. La commune de Seehof, dans le Jura bernois, est le vilain petit canard de l'étude. La proportion de familles y a diminué de 18% depuis 2014. De manière générale, les zones bien desservies sont plus recherchées que les endroits difficilement accessibles.

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De plus en plus de petits logements

«Les familles peuvent de moins en moins s'offrir le rêve de devenir propriétaires à la campagne, c'est pourquoi elles restent de plus en plus souvent en ville», continue Ursina Kubli. Toutefois, dans les centres urbains, l'espace habitable est rare et les loyers élevés, ce qui explique que les familles se tournent vers des locations d'appartements qui n'offrent pas de chambre à tous les enfants. Ces derniers doivent donc en partager une.

Ce qui est frappant: le nombre de grands appartements de quatre pièces nouvellement construits a nettement baissé ces dernières années. En revanche, il y a de plus en plus de nouveaux appartements de 1 à 3 pièces. «Cela reflète la tendance à l'individualisation et le vieillissement de la population: la demande de logements plus petits a fortement augmenté», explique Robert Weinert, expert immobilier chez Wüst Partner.

Les enfants lausannois et genevois manquent de chambres

S'ajoute à cela le fait que le rendement pour les investisseurs est sans doute plus élevé pour trois appartements de deux pièces que pour un appartement de six pièces. Robert Weinert ajoute: «Les petits appartements sont surtout construits là où le terrain à bâtir est rare ou où la construction est densifiée.» C'est-à-dire dans les villes.

Une évaluation de la situation du logement des familles dans les dix plus grandes villes de Suisse le montre: c'est à Bâle, Genève, Lausanne, Bienne et Berne qu'il y a le moins de pièces par famille.

Dans ces villes, une famille sur trois avec plus de deux enfants vit dans un appartement de trois pièces. À Zurich et Lugano, c'est une sur cinq. La situation est un peu moins précaire à Winterthour, Lucerne et Saint-Gall, où elle concerne encore environ une famille sur dix. Selon Ursina Kubli, c'est l'inverse à la campagne: «Là-bas, chaque enfant a en général au moins une chambre pour lui.» Et en plus, il y a souvent un jardin ou un espace vert pour jouer dehors.


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