Les températures remontent, le chauffage baisse. Il est donc temps de vous préoccuper de l'envolée des prix du gaz et du pétrole: les locataires reçoivent habituellement leur décompte de charges en été.
«Les prix élevés du pétrole et du gaz auront de graves conséquences, ils seront répercutés 1 à 1 sur les locataires», prévient Natalie Imboden, secrétaire générale de l'Association suisse des locataires (Asloca). Pour un appartement de quatre pièces mal rénové, un doublement du prix du gaz entraîne une augmentation de 1000 francs par an!
«Beaucoup de tricherie»
Mais attention: le décompte des charges se réfère à l'année dernière et donc à la période précédant le début de la guerre en Ukraine. Les locataires ne ressentiront donc les prix élevés de l'énergie sur leur décompte qu'à l'été 2023.
Natalie Imboden prévient toutefois que, sous prétexte de la guerre, des factures plus élevées pourraient être envoyées ici et là dès cette année. «Il y a beaucoup de tricherie au niveau des frais annexes». Il est donc d'autant plus important de bien vérifier le décompte. «Dans les charges, on ne peut facturer que ce qui a été convenu dans le contrat de location», explique la représentante des locataires. «Je connais un cas où les nouvelles chaussures du concierge figuraient sur la facture. Ce n'est évidemment pas possible!»
Compte tenu de la hausse des prix de l'énergie, les locataires devraient également prêter attention à la répartition des frais de chauffage. Celles-ci sont-elles réparties entre les appartements comme convenu dans le contrat de location ou paie-t-on trop par rapport au voisin?
«Les bailleurs ne sont pas responsables de la guerre»
Thomas Oberle, juriste à l'Association suisse des propriétaires fonciers (APF), se défend contre l'accusation de l'Asloca que les frais annexes pourraient être «bidouillés». «Une erreur peut se produire chez un bailleur privé», admet-il. Mais il estime qu'il est exclu que des factures trop élevées soient établies intentionnellement. «Les erreurs se produisent plutôt parce que les règles relatives à un accord correct sur les charges dans le contrat de location sont tellement complexes. Même les juristes n'y voient parfois plus clair!»
Les propriétaires immobiliers s'efforceraient de maintenir les coûts à un niveau bas. Acheter le mazout au meilleur moment, par exemple. «Mais ils ne sont pas voyants. Et surtout, ils ne sont pas responsables de la guerre», constate le juriste de l'APF.
Il recommande aux locataires et aux bailleurs de vérifier les acomptes. Ceux-ci sont payés chaque mois, pour ainsi dire comme une «avance» pour les frais accessoires. Ceux qui paient déjà des acomptes plus élevés aujourd'hui n'auront pas de surprise l'été prochain. Les bailleurs ne peuvent toutefois pas augmenter les acomptes de leur propre initiative et du jour au lendemain: ils doivent au moins l'annoncer ou, mieux encore, en discuter avec le locataire.
Paiement d'acomptes ou pas: il n'y a pas d'autre solution que de constater que les prix de l'énergie évoluent actuellement à des niveaux vertigineux. Les Suisses en ressentiront tôt ou tard les effets dans leur porte-monnaie. Ceux qui sont locataires ne le feront qu'avec un peu de retard.