L'inspection parlementaire s'en mêle
Le scandale des disques durs zurichois atteint le Palais fédéral!

Le scandale judiciaire zurichois atteint le Palais fédéral. La surveillance parlementaire veut clarifier dans quelle mesure le Département de la justice et Fedpol sont aussi touchés par la fuite de données. Et les politiciens zurichois exigent une clarification rapide.
Publié: 02.12.2022 à 16:37 heures
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Dernière mise à jour: 02.12.2022 à 16:41 heures
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Des ordinateurs portables et des disques durs de la direction de la justice zurichoise ont fini dans le milieu de la drogue et de la prostitution parce qu'ils ont été éliminés de manière inappropriée.
Photo: ZVG
Lea Hartmann, Pascal Tschhauser

Le scandale de la fuite de données judiciaires zurichoises fait des vagues – jusqu’au Palais fédéral. La sous-commission de la Commission de gestion (CdG) chargée de la justice va enquêter sur cette affaire. C’est ce que confirme son président, Alfred Heer, à Blick.

«On veut savoir dans quelle mesure le Département fédéral de la justice et l’Office fédéral de la police (Fedpol) sont également concernés par la fuite de données», explique le conseiller national UDC zurichois.

La direction de la justice zurichoise a vraisemblablement négligé pendant des années l’élimination d’ordinateurs. Des disques durs contenant des données non cryptées et extrêmement sensibles se sont retrouvés dans des milieux obscurs zurichois.

L’ampleur du scandale surprend à Zurich

Dans la plus grande ville du pays aussi, le besoin d’éclaircissement est grand. Beat Habegger, président de la commission de gestion du Grand Conseil, veut proposer de réexaminer l’affaire. La CdG a certes été informée par la direction de la justice qu’il y avait un soupçon d’utilisation abusive des données. «Mais je n’étais pas au courant jusqu’à présent qu’il s’agissait de données aussi sensibles qui étaient tombées entre les mains de tiers», dit-il.

«C’est très mauvais», déclare également René Isler. Le conseiller cantonal UDC zurichois était lui-même policier à Winterthour jusqu’à récemment. Le fait que tous les numéros de téléphone portable des policiers cantonaux aient apparemment été divulgués le laisse pantois: «Je ne comprends pas que la direction de la justice remette ses anciens ordinateurs à quelqu’un de manière aussi insouciante, sans contrat de travail ni mandat de prestations. Personne ne ferait cela en privé non plus!»

«Le public doit être informé rapidement»

René Isler ne prend pas au sérieux la tentative de démenti de la direction cantonale de la justice, sous la direction de la conseillère d’Etat PS Jacqueline Fehr, selon laquelle il s’agirait d’une histoire vieille de quinze ans: «C’est fou, peu importe quand cela s’est passé! Le public doit être informé le plus rapidement possible si des données sont encore en circulation et, si oui, lesquelles, et ce qui sera fait pour arrêter leur circulation.»

Et même au sein de son propre parti, les critiques fusent. «Si les accusations se confirment, il semble que la direction de l’époque se soit comportée de manière maladroite, pour utiliser un terme diplomatique», déclare Nicola Siegrist, député socialiste au canton et membre de la commission de justice.

L’ancien directeur de la justice Markus Notter, pendant le mandat duquel la fuite de données a eu lieu, était, lui aussi, un conseiller d’Etat du PS. Nicola Siegrist est clair: les données dignes d’être protégées ne doivent pas tomber entre les mains de tiers. «Le Ministère public et la direction de la justice doivent maintenant faire preuve de clarté et de transparence», assène-t-il.

Qui attribue ces mandats d’élimination?

C’est ce que demande également le député du Centre Jean-Philippe Pinto. Il veut avant tout s’assurer qu’un tel cas ne se reproduise pas et donc examiner de plus près l’attribution de tels contrats d’élimination.

Il s’agit de contrats délicats: «Le danger est qu’une entreprise cherche le moyen le plus avantageux – avec le risque que les données se retrouvent quelque part.» Jean-Philippe Pinto fait en outre remarquer que ce sujet concerne toutes les autorités – fédérale, cantonales et communales.

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