Les villes romandes font-elles passer les grands-mères et leurs caddies après les SUV une fois les premiers flocons tombés? Depuis ce mercredi, à la cafétéria, sur les réseaux sociaux, ça râle. Après une nuit enneigée, pourquoi les trottoirs sont-ils dangereux durant plusieurs heures alors que les routes sont tout à fait praticables?
Sur Twitter, la capitale olympique est particulièrement pointée du doigt. «Une autre preuve de la politique du 'tout pour les voitures' de la commune de Lausanne: ne pas déneiger les trottoirs […]», tance un certain Vincent Pidoux. «Les trottoirs et pistes cyclables sont effectivement des patinoires géantes ce matin à Lausanne…», constate de son côté Jérôme Bailly, spécialiste des cryptomonnaies. Cet aficionado du vélo — il tient un blog sur le site du «Temps» à ce sujet — répondait ce jeudi à une publication qui comparait, photos à l’appui, zones piétonnes, pistes cyclables et routes aux alentours de 9h du matin. Et la différence de traitement est frappante.
Contactées, les autorités du chef-lieu s’expliquent. «La Ville fait tout son possible pour assurer le déneigement de l’intégralité des 217 km de trottoirs et 263 km de route le plus rapidement possible, amorce Luc Perraux, chef de service, dans son e-mail. Jusqu’à 200 personnes peuvent être mobilisées pour y participer.»
«Le surcoût est faible»
Avant d’en venir à la réponse que tout le monde attend: «Les routes et les trottoirs sont déneigés en parallèle selon un ordre de priorité fixé par une norme VSS (ndlr: l’organisme suisse de normalisation pour le domaine de la route et des transports), à savoir les artères principales et voies desservies par les transports en commun, les voies secondaires, puis les parkings et places. Le déneigement des trottoirs ne peut pas être effectué au même rythme que celui des routes. En effet, les véhicules sont limités au rythme du pas sur les trottoirs. De plus, les trottoirs nécessitent de nombreuses interventions manuelles.» Il précise que «les premières équipes sont sur le terrain dès 4h du matin si les conditions météo l’exigent».
Quid du coût du déblayage et du salage? «Une journée de déneigement coûte 1 million à l’Etat du Valais», titrait «Le Nouvelliste», ce jeudi. Lausanne estime quant à elle que «le surcoût est faible comme le déneigement mobilise du personnel de la Ville habituellement dévolu à d’autres tâches».