Le résultat final est tombé: 69,8% disent non à l'initiative environnementale
Le résultat final est arrivé. 69,8% disent non à l’initiative de responsabilité environnementale. Le taux de participation a été d'environ 38%, tous les cantons ayant dit non.
«La Suisse reste un pays conservateur»
La Suisse reste un pays conservateur, même si l'électorat s'est légèrement déplacé vers la gauche au fil des années, avance la radio-télévision alémanique SRF pour expliquer l'échec de l'initiative sur la responsabilité environnementale des Jeunes Verts dimanche.
Le rejet de l'initiative s'inscrit dans la lignée des initiatives des jeunes socialistes pour un plafonnement des salaires dans les entreprises (initiative 1:12) et pour des impôts plus élevés sur les revenus du capital (initiative 99%), qui ont également échoué dans les urnes, estime l'éditorialiste de la SRF.
«Les jeunes partis de gauche doivent reconnaître qu'ils ont certes des espaces de liberté pour des utopies politiques, mais qu'il est très difficile en Suisse de trouver une majorité politique pour cela», ajoute-t-il.
Source: ATS
«Des exigences élevées, des objectifs ambitieux»
Albert Rösti reconnaît que les exigences en matière de décarbonisation sont élevées et que les objectifs sont ambitieux. Il y aurait désormais un certain point de saturation avec les pompes à chaleur et les voitures électriques. Il part toutefois du principe que la nouvelle loi sur la protection du climat entraînera de nouveaux achats.
«Ce n’est certainement pas un non à la protection de l’environnement.»
Le conseiller fédéral Albert Rösti donne une conférence de presse sur le résultat de l'initiative. «Ce non n’est certainement pas un non à la protection de l’environnement.» Il est incontestable que nous devons prendre soin de nos moyens de subsistance. Mais c’est un non à un changement radical de style de vie. La mise en œuvre aurait été très difficile.
Les électeurs ont confirmé le cap actuel. «Celui-ci est impressionnant.» De cette façon, moins de CO2 est émis. Mais cela n’arrivera pas «du jour au lendemain». L'initiative n'aurait toutefois été prévue que pour dix ans.
Une participation électorale inférieure à la moyenne
L'initiative de responsabilité environnementale des Jeunes Verts, seule proposition fédérale du week-end de vote, a mobilisé un soutien inférieur à la moyenne. À l’échelle nationale, environ 38% des personnes éligibles ont voté.
La mobilisation a toutefois varié d'un canton à l'autre, allant de 62% à Schaffhouse, où le vote est de fait obligatoire et où une décision cantonale était en attente, à 31% dans le canton du Jura.
Les chiffres de l'Office fédéral de la statistique et des cantons montrent que le projet a attiré moins de personnes aux urnes que l'élargissement des autoroutes, la réforme du droit du bail et le financement uniforme des traitements dans le système de santé en novembre 2024. À cette époque, environ 45% des personnes interrogées s'étaient rendues aux urnes.
L'UDC appelle au retrait de l'accord de Paris sur le climat
Après le non catégorique à l'Initiative pour une responsabilité environnementale, l'UDC demande que la Suisse se retire de l'Accord de Paris sur le climat. C'est «inutile et coûteux». Les États-Unis, sous la direction du nouveau président Donald Trump, ont récemment franchi cette étape.
«J'attendrais plus d'humilité et de respect des Jeunes Vert-e-s»
Le débat entre les jeunes représentants des partis politiques a pris un tour plus idéologique, opposant des visions divergentes sur l'écologie et l'économie.
«J'attendrais plus d'humilité et de respect», a affirmé Nils Fiechter (Jeunes UDC) en s'adressant aux Jeunes Vert-e-s. Il a rapidement orienté la discussion vers la question de l'immigration, ce qui a suscité une réaction vive de Magdalena Erni (Jeunes Vert-e-s), qui a dénoncé un «écofascisme».
Mirjam Hostetmann (Jeunes socialistes) a critiqué les coupes budgétaires imposées par les partis traditionnels, les accusant de bloquer des fonds essentiels.
Jonas Lüthy (Jeunes PLR) a rappelé à plusieurs reprises l'importance du respect des engagements des accords de Paris sur le climat et a défendu l'idée d'un prix du CO2, avec un mécanisme de redistribution à la population.
Marc Rüdisüli (Jeune du Centre) a plaidé en faveur de la stratégie énergétique actuelle, en citant la loi sur l'électricité, qui, selon lui, montre que la Suisse avance dans la bonne direction. «Ce vote n'était pas un rejet de l'écologie», a-t-il insisté.
Un rejet clair selon les Jeunes UDC, un échec pour la gauche
Nils Fiechter, des Jeunes UDC, parle d’un verdict sans appel du peuple: «Au final, seulement 30% de oui. Plus des deux tiers ont dit non massivement. Ils ne peuvent pas présenter ça comme une victoire!»
De son côté, Mirjam Hostettenmann, présidente des Jeunes socialistes, estime qu’il est «radical de ne rien faire face à cette crise». Elle accuse la politique climatique de la droite d’avoir «mené le pays à la faillite écologique».
Marc Rüdisüli, des Jeunes du Centre, reconnaît l’importance de la protection du climat mais considère que fixer de nouveaux objectifs était inutile. «Nous avons déjà des lois comme la loi sur la protection du climat et la loi sur l’électricité. Qu’il faille en faire plus, c’est évident. Mais la direction prise est la bonne.»
La ronde des éléphants a commencé
Le débat entre les sections jeunes des partis politiques a débuté, réunissant Nils Fiechter (Jeunes UDC), Jonas Lüthy (Jeunes PLR), Marc Rüdisüli (Jeunes du Centre), Maya Tharian (Jeunes Vert’libéraux), Magdalena Erni (Jeunes Vert-e-s) et Mirjam Hostetmann (Jeunes socialistes).
Magdalena Erni regrette bien sûr le rejet de l’initiative, mais souligne que les 30% de votes favorables ont permis de mobiliser l’électorat socialiste et écologiste.
Jonas Lüthy, des Jeunes libéraux-radicaux, n’est pas surpris du résultat et rappelle que «des propositions aussi radicales ont toujours du mal à s’imposer». Il critique par ailleurs ses adversaires, estimant qu’ils n’ont pas été assez audibles durant la campagne.
Rejet du budget 2025 de la Ville de Delémont
La Ville de Delémont se retrouve sans budget. Les citoyens ont rejeté par 63,4% des votants le budget 2025 qui intégrait une hausse de la fiscalité. La participation s'est élevée à 36,6%. A l'issue d'une campagne qui a suscité de vifs débats, le budget a été refusé par 2087 voix contre 1204. Le projet débouchait sur un bénéfice de 1,3 million obtenu grâce à une hausse de la quotité d'impôt et des mesures d'économies.
En décembre, le Conseil de ville l'avait accepté par 28 voix contre 6 et 7 abstentions grâce à un consensus entre le Centre, le Parti socialiste et le PCSI. L'UDC et le PLR étaient opposés à une hausse des impôts, estimant qu'elle ne permettrait pas de résoudre les problèmes structurels de la ville.
Les opposants à ce projet de budget estiment que le Conseil communal recourt à une solution qu'ils jugent simpliste et dénuée de bon sens pour surmonter les difficultés financières. Ils reprochent également à l'exécutif d'avoir commis des erreurs dans la gestion des dépenses communales. Delémont se trouve donc sans budget. Cela signifie que seules les dépenses courantes seront honorées avant un nouveau projet du Conseil communal qui devra passer ensuite par le législatif.
Greenpeace appelle la Suisse à prendre de nouvelles mesures
Greenpeace Suisse est déçu par le rejet de l'initiative des Jeunes Vert-e-x-s. L'ONG environnementale va continuer de se battre pour une politique climatique en adéquation avec les ressources naturelles. La Suisse doit suivre une politique climatique qui correspond au budget carbone restant dans le monde, indique Greenpeace dans un communiqué. Cela implique de doubler les efforts de réduction en Suisse et à l'étranger.
L'ONG estime nécessaire d'allouer des fonds à l'assainissement des bâtiments, au développement de l'économie circulaire, de la mobilité douce, à un système de santé abordable et à la mise en place de chaînes d'approvisionnement durables et contrôlées en Suisse et à l'étranger. Pour financer ces mesures, le Parlement et le Conseil fédéral doivent mettre un terme aux subventions nocives pour l'environnement. Et s'assurer que les ultra-riches soient soumis à une juste fiscalité.