C'était sans doute la révélation de cet été: l'AVS se trouve avec des milliards de francs de mieux que ce que le gouvernement avait prévu. Pendant des années, l'Office fédéral des assurances sociales a utilisé de mauvaises formules de calcul. Rien qu'en 2033, les dépenses de l'AVS seront inférieures de 4 milliards de francs aux prévisions. En comptant toutes les erreurs cumulées, cela représentera même 14 milliards de francs d'ici là.
Cette erreur de calcul a beaucoup perturbé l'opinion publique et pourrait influencer le vote sur la réforme controversée des caisses de pension. Dans une récente enquête, les opposants à la réforme ont pris l'avantage et un refus clair de la réforme de la prévoyance professionnelle se dessine.
L'Office fédéral des assurances sociales est en train de valider les nouvelles perspectives financières de l'AVS. Des résultats fiables devraient être présentés en septembre.
10 milliards de moins en 2040
Cette erreur de calcul préoccupe fortement les différents acteurs de la politique fédérale à Berne. Fin août, la commission sociale du Conseil des Etats s'est réunie pour en discuter. Jusqu'à présent, l'Office fédéral s'est limité dans ses corrections à la période allant jusqu'en 2033. On ne savait pas de combien l'écart se creusait ensuite. Mais la différence est, selon les dires, considérable.
Un chiffre notamment, cité par le directeur adjoint de l'office Bruno Parnisari devant la commission, attire l'attention: en 2040, l'ancienne estimation sera erronée de 10 milliards de francs. Étant donné l'horizon temporel lointain, il ne peut pas fournir un chiffre précis; l'écart devrait se situer dans une fourchette entre 9 et 11 milliards, a-t-il précisé aux élus de la chambre haute.
Interrogé par Blick, l'Office fédéral des assurances sociales ne souhaite pas commenter ce chiffre et renvoie au secret de la commission.
Déficit de répartition plus faible
Cependant, cette erreur de calcul pourrait influencer durablement le débat sur l'AVS, surtout parce qu'elle affecte également le résultat de la répartition. Ce résultat montre si les dépenses annuelles de retraite peuvent être couvertes par les recettes des cotisations salariales, de la TVA ou des taxes sur les jeux. En d'autres termes: est-ce que les recettes couvrent les dépenses?
Alors que la Confédération prévoyait jusqu'à présent un déficit de répartition d'un peu plus de 7 milliards pour l'année 2033, la correction a permis de le réduire presque de moitié, à environ 4 milliards. L'office ne précise pas pour l'instant dans quelle mesure le déficit de répartition se réduira dans les années suivantes.
En revanche, dans ses calculs relatifs à la 13e rente AVS, il a fait montre de plus de clarté: en 2040, il a chiffré le déficit de répartition à 11,842 milliards de francs dans son scénario de référence. Avec la correction, celui-ci devrait toutefois se réduire de quelques milliards – sans doute pas tout de suite à un «zéro rouge», mais un montant moyen de moins de 10 milliards semble tout à fait réaliste. A long terme, l'AVS aura besoin de quelques dizaines de milliards de moins.
Prochaine réforme de l'AVS en vue
Toutefois, même si le déficit de financement se réduit, il reste une lacune. Il est donc d'autant plus important de faire rapidement la lumière sur les prévisions de l'AVS que des décisions importantes doivent être prises.
Ainsi, la ministre des Affaires sociales Elisabeth Baume-Schneider n'est pas seulement en train de mettre en place le financement de la 13e rente AVS. D'ici fin 2026, elle devra également présenter au Parlement une réforme de l'AVS pour la période 2030-2040. Il est donc temps de sortir de la brume et d'amener une meilleure vision des chiffres à venir.