Les prix grimpent à cause de la crise
Le jus d'orange devient un produit de luxe en Suisse à cause de mauvaises récoltes

Les mauvaises récoltes d'orange font grimper les prix de notre boisson préférée au petit-déjeuner. Et parallèlement, la qualité diminue. Mais que se passe-t-il?
Publié: 18.07.2024 à 21:45 heures
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Commander un jus d'orange au restaurant?
Photo: Sarah Frattaroli
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Caroline Freigang

Notre cher jus d'orange ne manque jamais au petit déjeuner. Mais pour combien de temps encore? Le monde traverse une grave crise du jus d'orange, et ce, à cause de mauvaises récoltes dans les principaux pays exportateurs. Au Brésil, le plus grand producteur mondial, la récolte de la prochaine saison sera la plus mauvaise depuis 36 ans.

La maladie du dragon jaune fait des ravages

Ces dernières années, le rendement était particulièrement misérable. Les stocks ont été fortement réduits. Deux responsables: le changement climatique et la maladie du dragon jaune (Citrus Greening Disease).

La maladie du dragon jaune fait dépérir les arbres et peut détruire des plantations entières. Il n'existe pas de remède à cette maladie. Les plantations de l'État américain de Floride, le deuxième plus grand producteur, sont également touchées par cette maladie.

En plus, les producteurs ont souffert de conditions météorologiques extrêmes l'année dernière. Ouragans en Floride, températures élevées et manque d'eau au Brésil.

Les prix augmentent

Toute cette situation fait grimper les prix. Le concentré de jus d'orange se négocie actuellement sur les bourses de matières premières avec une prime allant jusqu'à 150% par rapport à début 2022.

Et forcément, cela se répercute sur les prix au supermarché. De nombreux produits contenant des oranges ou leur jus sont devenus plus chers à l'achat, explique une porte-parole de Migros au «Beobachter». Coop a déjà annoncé au début de l'année une augmentation de prix d'environ 10% pour certains produits à base de jus d'orange. Après celui de 2023, c'est le deuxième ajustement à la hausse.

Jus coupé avec de l'eau

La crise a aussi des répercussions sur la qualité de certains produits. Ainsi, le géant allemand des boissons Eckes-Granini a remplacé son jus d'orange par un nectar d'orange. Ce «Trinkgenuss Orange» ne contient plus que la moitié de la teneur en fruits qu'il contenait auparavant. Le reste est complété par de l'eau et du sucre.

Les défenseurs allemands des consommateurs ont critiqué le fait que le changement n'était pas clairement visible pour les clients. Et ils ont déploré l'inflation cachée du shrinking: le jus coûte le même prix pour un contenu médiocre – la quantité de pur jus d'orange ayant diminué de moitié.

En Suisse, Migros et Coop continuent de distribuer du jus d'orange Granini à base de concentré de jus d'orange à 100%. Celui-ci est produit dans l'usine de Nestlé Waters Suisse à Henniez (VD).

Il n'est pas prévu de remplacer ce produit, explique une porte-parole de Nestlé Waters Suisse au «Beobachter». Elle précise toutefois qu'un nectar d'orange Granini a été lancé au début de l'année afin de proposer une alternative meilleur marché. Migros et Coop font néanmoins savoir que rien n'a changé dans la composition de leurs propres produits.

Des fruits alternatifs?

La crise du jus d'orange est si aiguë dans le monde que certains producteurs envisagent de se tourner vers d'autres fruits pour compléter les jus d'orange. Au Japon, un producteur expérimente déjà une boisson mélangée à base d'orange et de mandarine.

Selon son président Kees Cools, l'Union internationale des jus de fruits (IFU) veut faire pression pour que cette pratique soit autorisée. Cela nécessiterait une modification de la loi, a déclaré Kees Cools au «Financial Times». Dans un premier temps dans le Codex Alimentarius, établi par les instances de l'ONU, et dans un deuxième temps au niveau national.

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