Les trains et les bus sont annulés, les enfants ne peuvent pas aller en classe faute d'enseignants, et les ordures s'accumulent sur le bord des routes parce que les services de ramassage des ordures manquent de personnel: l'économie du Royaume-Uni souffre du Covid. Trop de gens doivent rester à la maison.
Plus d'un million de Britanniques ont dû s'isoler au cours des sept derniers jours en raison d'une infection au corovanirus, comme le rapporte le «Daily Mail». Selon l'autorité sanitaire britannique NHS, la faute en revient au variant Omicron, hautement contagieux. Jusqu'à 25% des prestataires de services du secteur public pourraient à l'avenir être absents en Grande-Bretagne, en raison d'une mesure d'isolement.
Selon le NHS, le problème dans cette vague de pandémie ne réside pas nécessairement dans la quantité de patients hospitalisés, mais surtout dans «l'augmentation des absences de personnel». Dans les hôpitaux britanniques, un employé sur dix est absent pour cause d'isolement.
Les travailleurs qui retournent au bureau après les fêtes ont également été mis en garde contre les annulations spontanées de trains, que l'on peut aussi attribuer au coronavirus, selon le journal britannique. De nombreux magasins ont même averti qu'ils devraient adapter leurs horaires d'ouverture et de travail en raison du grand nombre d'employés en quarantaine ou en isolement.
Plus de 70'000 personnes en isolement en Suisse
De telles pannes menacent-elles aussi notre pays? En Suisse aussi, la situation s'aggrave, lentement mais sûrement. Si la fréquence des contacts reste la même, les chiffres continueront d'augmenter. «Actuellement, le nombre de cas augmente d'environ 45% par semaine. Une nouvelle augmentation des cas entraînerait de nombreux cas de maladie et donc des arrêts de travail dans des domaines critiques comme le système de santé et surchargerait les capacités de dépistage», écrit la Task force de la Confédération dans sa dernière évaluation.
Actuellement en Suisse, 70'302 personnes sont en isolement et 31'281 en quarantaine. Et une amélioration ne semble pas encore en vue. C'est ce que montre l'exemple théorique suivant: actuellement, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) annonce une moyenne sur sept jours de 15'169 nouveaux cas de Covid (situation au 29 décembre 2021 - le prochain chiffre sera forcément à la hausse, vu que le nombre de cas quotidiens bat des records chaque jour depuis le début de l'année).
Si on libérait aujourd'hui les 70'228 personnes actuellement en isolement et que nous enregistrions en même temps 15'169 nouvelles infections chaque jour, ce seraient ainsi 151'690 Suisses qui seraient en isolement dans dix jours. Un chiffre déjà immense. Et cela uniquement si le nombre d'infections restait constant. Or, il est en nette hausse.
Adaptation des règles de quarantaine demandée
Une situation précaire pour les employeurs. «Aujourd'hui déjà, de nombreuses entreprises ont du mal à planifier leur personnel, car des personnes manquent régulièrement à l'appel sur leur lieu de travail», explique Roger Wehrli, de l'organisation faîtière de l'économie helvétique, Economiesuisse, à Blick. Cela pose particulièrement problème aux entreprises qui ont des employés hautement spécialisés: «Si ceux-ci sont absents, cela peut entraîner une panne totale de l'ensemble du processus de production.» Et c'est précisément pour cette raison qu'il faudrait au moins assouplir les règles de la quarantaine afin de soulager l'économie, selon lui.
Roger Wehrli demande : «Nous devrions réduire l'obligation de quarantaine à cinq jours, au moins pour les personnes asymptomatiques, comme c'est le cas aux États-Unis. Nous pensons que cela permettrait de garder l'équilibre entre le maintien de la vie économique et sociale et la charge des unités de soins intensifs.»
L'Union patronale suisse (UPS) envisage également l'avenir avec inquiétude. «La vague Omicron n'a pas encore atteint son point culminant. Pour éviter des pertes de travail importantes dans l'économie, l'Union patronale suisse estime donc qu'il convient d'adapter les réglementations en vigueur», explique Fredy Greuter, membre de la direction de l'association.
Selon lui, une durée de quarantaine trop longue pourrait entraîner une pénurie de personnel et diverses pertes d'emploi: «L'UPS s'attend soit à ce que la période de quarantaine soit raccourcie, soit à ce que des règles d'exception soient édictées pour certaines professions et branches en dehors du secteur de la santé.»
(Adaptation par Yvan Mulone)