Cinq milliards de francs par an, c'est le coût de la 13e rente AVS que le Conseil fédéral veut financer par une augmentation de la TVA. Mais qu'est-ce que cela signifie concrètement? Nous devrons tous payer, y compris les retraités eux-mêmes, comme l'a annoncé la semaine dernière la ministre des Affaires sociales Elisabeth Baume-Schneider. La question décisive demeure: une fois ces coûts supplémentaires déduits, que restera-t-il réellement aux retraités de leur 13e pension?
Sur le financement de la 13e rente AVS
Le calcul est simple: la TVA doit augmenter d'au moins 0,5 à 0,7 point de pourcentage, le Conseil fédéral communiquera la valeur exacte à l'automne. Le calcul de l'expert fiscal Frank Marty d'Economiesuisse, qu'il a compilé pour les journaux de CH Media, montre ce que cela signifie pour les individus.
Les faibles revenus ressentiront davantage l'augmentation
Pour un ménage moyen, 0,5 point de pourcentage se traduira par une augmentation d'environ 200 francs par an. Pour les bas revenus, avec un salaire mensuel inférieur à 5000 francs, cela représente environ 125 francs. Les personnes gagnant bien leur vie, avec un revenu supérieur à 13'500 francs, doivent même s'attendre à des coûts supplémentaires pouvant atteindre 450 francs.
A première vue, ces chiffres semblent clairs. La rente maximale est de 2370 francs par mois, la rente moyenne d'approximativement 1870 francs. L'augmentation de la TVA touche donc particulièrement ceux qui ont déjà peu. Les classes de revenus inférieures doivent justement consacrer une part considérable de leur budget aux besoins quotidiens – et ceux-ci sont renchéris par la TVA. Les coûts supplémentaires engloutissent ainsi une partie sensible de la 13e pension. Malgré tout, «même si la TVA est augmentée, la 13e rente AVS rapportera toujours beaucoup aux personnes à la retraite», affirme Frank Marty.
La gauche pour des prélèvements supplémentaires sur les salaires
«Les cinq milliards qui seront nécessaires représentent beaucoup d'argent. Cela ne pousse pas sur les arbres, mais on doit bien les payer», ironise Frank Marty. Les jeunes financent la retraite des vieux, tandis que les riches sont relativement peu sollicités. L'argument de la redistribution, que la gauche met en avant, prend ainsi un nouveau poids.
Ils veulent en effet régler le financement par des prélèvements supplémentaires sur les salaires afin de répartir la charge de manière plus équitable. La décision du Conseil fédéral est prise, mais le débat est loin d'être terminé. L'automne montrera la direction à prendre.