Les F-35 sonneront-ils le glas de la Patrouille Suisse et de ses acrobates aériens? C'est ce qui ressort du message sur l'armée 2022 présenté mercredi par la conseillère fédérale chargée de la défense Viola Amherd. L'achat - controversé - de 36 avions de chasses furtifs américains F-35 suit une stratégie où la flotte aérienne suisse serait composée d'un seul appareil, comme l'a souligné Viola Amherd dans les médias: «Cela nous permet d'économiser des coûts.»
Trente-six F-35 remplaceront les 30 F/A-18 Hornet et les 25 F-5 Tiger actuellement dans les airs (aux horaires de bureau). Si les F/A-18 pourraient continuer d'être utilisés dans des exercices ou des opérations de police aérienne, les Tiger sont inadaptés et obsolètes. Le Conseil fédéral propose au Parlement la mise hors service complète de ces appareils pour 2025.
La Patrouille Suisse pourrait être dissoute
C'est là que ça devient difficile pour les voltigeurs du ciel: la Patrouille Suisse perdra ses avions actuels. Le Département de la défense veut examiner si l'escadrille d'aviation pourrait être dissoute ou si elle pourrait être maintenue avec d'autres avions. Les F-5 Tiger retirés du service seront vendus, probablement aux Américains. Une chose est sûre: si les avions actuels sont complètement remplacés, ce sera la fin de la Patrouille. Les coûts d'une escadrille de voltige composée de F-35 seraient bien trop élevés, écrit le «Nebelspalter».
Le Conseil fédéral propose 6 milliards
Le gouvernement demande au Parlement un total de 6,035 milliards de francs pour l'acquisition de l'avion de combat F-35, auxquels s'ajoutent 120 millions de francs pour les mesures de construction correspondantes. Ces montants étaient déjà connus. Le Conseil fédéral présente à présent une demande formelle des crédits d'engagement nécessaires.
Après la décision du Parlement sur ces crédits, les contrats d'acquisition avec le gouvernement américain pourront être paraphés. Si la signature a lieu avant la fin 2022, les premiers avions seront probablement réceptionnés en 2027 et les derniers en 2030.
Le Conseil fédéral doit attendre la signature du contrat
L'acquisition des avions de combat américains du constructeur Lockheed Martin pourrait toutefois être retardée. Après l'adoption du message sur l'armée, le Conseil fédéral veut attendre qu'une éventuelle votation sur l'initiative populaire «contre le F-35 (Stop F-35)» soit passée avant de signer le contrat d'achat.
«Le Conseil fédéral ne signera pas les contrats avant un éventuel échec de l'initiative populaire au stade de la collecte, un retrait de l'initiative populaire ou un rejet dans les urnes», explique-t-il. Il ne faut pas s'attendre à une votation populaire avant novembre 2022.
Si l'initiative était rejetée, le Conseil fédéral pourrait apposer sa signature sur le contrat d'achat le lendemain de la votation. En cas d'acceptation, un nouveau message sur l'armée devrait être élaboré, avec une nouvelle proposition. Selon le Conseil fédéral, il faut s'attendre à des coûts supplémentaires en cas de retard dans l'acquisition.
Deux milliards à ajouter
Outre les crédits pour les nouveaux avions de combat, le Conseil fédéral demande au Parlement d'approuver d'autres fonds: 1,987 milliard de francs pour le système de défense aérienne basé au sol Patriot, ainsi que 66 millions de francs supplémentaires pour des mesures de construction liées à ce système sur les sites des aérodromes militaires.
De plus, 695 millions de francs seront consacrés à l'acquisition de nouveau matériel militaire. Le programme immobilier du Département de la défense s'élève à 349 millions de francs pour l'année 2022.
(Adaptation par Jocelyn Daloz)