La note est salée, mais surtout pour le restaurateur. Une mission d'infiltration de la police cantonale schwytzoise au restaurant Höchgütsch d'Unteriberg doit aura de lourdes conséquences: l'établissement doit fermer ses portes pour une semaine. Pourquoi?
Parce que le tenancier, Samuel Schatt, est coronasceptique et se vante régulièrement de ne pas contrôler les certificats Covid. «Cela me met mal à l'aise. Je ne veux pas faire de distinction entre les personnes vaccinées, non vaccinées et guéries», déclare-t-il auprès de Blick.
Il a déjà reçu deux avertissements. Samuel Schatt ne songe pas pour autant à changer de comportement. Cela s'est terminé cette semaine, alors qu'il a servi un couple venu pour se restaurer chez lui.
Ce qu'il ne savait pas, c'est qu'il ne s'agissait pas de visiteurs ordinaires, mais de deux agents de la police cantonale de Schwyz sous couverture. «Ils sont venus, ont mangé chez nous. Ensuite, nous nous sommes même assis à leur table pour bavarder», se souvient Samuel Schatt. Une soirée normale pour le restaurateur, en somme. Tout a changé le lendemain, lorsque la police s'est manifestée: Samuel Schatt n'a pas contrôlé les certificats.
Les policiers ne pouvaient pas s'identifier le soir même
La procédure policière laisse plusieurs questions ouvertes: si le but était de vérifier que le restaurateur contrôlait les passes Covid de ses clients, pourquoi y avoir passé la soirée? Pourquoi avoir commandé à dîner, bavardé avec le restaurateur? Pourquoi ne pas s'être identifié tout de suite, une fois Samuel Schatt pris la main dans le sac?
Interrogée par Blick, la police cantonale de Schwyz explique l'intervention: «Le fait qu'un repas ait été commandé lors du contrôle était lié à la situation. Les policiers ont séjourné plus longtemps dans le restaurant afin de pouvoir prouver de manière concluante que le responsable ne respectait pas les contrôles de certificats», explique le porte-parole de la police cantonale Florian Grossmann au Blick. Il ne nous donnera pas d'autres informations à ce sujet, soulignant par ailleurs qu'il fallait que les policiers en discutent avec leur responsable, ce qui n'a pu se faire que le lendemain.
Quoi qu'il en soit, l'intervention n'a pas manqué son effet. Le restaurateur va désormais se conformer à la loi, bien qu'à contrecœur. «Je n'ai pas d'autre choix que de contrôler les certificats à l'avenir», a expliqué Samuel Schatt. Il peut être sûr qu'il sera contrôlé à nouveau: «Je suis sur leur liste, à présent».
(Adaptation par Jocelyn Daloz)