Les candidates du PS se sont présentées au peuple à Lucerne
Au Neubad, personne ne s'est noyé

Les trois candidates du PS qui se battent pour une place sur le ticket à deux pour la succession de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga ont répondu au public lundi soir à Lucerne.
Publié: 22.11.2022 à 10:15 heures
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Dernière mise à jour: 22.11.2022 à 10:54 heures
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La conseillère aux Etats bâloise Eva Herzog, son homologue jurassienne Elisabeth Baume-Schneider et la conseillère d'Etat bernoise Evi Allemann sont candidates pour le PS (de gauche à droite).
Photo: Keystone
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Daniel Ballmer et Ruedi Studer

«Risque de chute!» Au centre culturel Neubad de Lucerne, l'avertissement est là en raison des vitres placées très près du bassin dans l'ancienne piscine couverte. Mais, en ce lundi soir, il vaut aussi pour les trois candidates du PS qui se disputent la place (bientôt) vacante de Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral.

Près de 200 personnes sont venues assister à cette première audition pour Eva Herzog, Elisabeth Baume-Schneider et Evi Allemann, les trois prétendantes au gouvernement. C'est le président du PS local, David Roth, qui avait la tâche de modérer la discussion.

Environ 200 personnes étaient invitées à cette première audition.
Photo: Keystone

Et l'ancien chef de la jeunesse socialiste suisse a joué la carte de l'humour en préambule, en demandant aux trois candidates si elles avaient des hobbies extravagants. Une référence claire à Alain Berset et sa passion longtemps tenue secrète pour l'aviation.

Pas de scandale en vue: Elisabeth Baume-Schneider a expliqué s'adonner au tricot et à la cuisine, Eva Herzog fait partie d'un groupe de femmes cyclistes, tandis qu'Evi Allemann s'est contentée de dire qu'elle est «très sage».


Une «Chambre d'obsession»

Passons donc à la politique. Allait-il y avoir davantage de moments «croustillants»? Pas vraiment. Les trois prétendantes au Conseil fédéral ont évoqué plus ou moins les mêmes objectifs, expliquant vouloir lutter contre la perte du pouvoir d'achat, dénoncer le non-renchérissement des salaires et des retraites. La politique climatique et la recherche de l'égalité doivent aussi être des priorités, ont-elle assuré en chœur.

Où divergent-elles, alors? En réalité, les nuances ont été rares. Evi Allemann a appuyé sur son soutien à l'énergie éolienne. Elisabeth Baume-Schneider, pour sa part, a envoyé des piques à ses collègues bourgeois du Conseil des États. En matière de politique sociale, «ce qui devrait être une Chambre de réflexion devient une Chambre d'obsession», a dénoncé la Jurassienne dans une prise de parole remarquée. Eva Herzog, enfin, a soutenu des quotas pour l'égalité, si les objectifs continuent d'être hors de portée.

Les trois candidates ont adopté plus ou moins la même ligne.
Photo: Keystone

Puis est venue sur le tapis la question des relations avec l'Union européenne, un sujet brûlant. «EBS» veut temporiser: il faut d'abord garantir la protection des salaires avant toute négociation. Eva Herzog, elle, veut une «solution rapide»... mais est sceptique sur le fait qu'elle puisse être trouvée. Evi Allemann souhaite faire avancer les questions institutionnelles «à toute vitesse», sinon il ne restera, selon elle, que l'option d'une adhésion à l'Espace économique européen (EEE) ou à l'Union européenne.

«On ne peut pas se cacher»

L'appétit politique se fait sentir chez les trois. Tout comme l'envie d'accéder à la plus haute fonction du pays. Que signifierait une élection le 7 décembre? «Une immense responsabilité», selon Evi Allemann. Eva Herzog va dans le même sens: les décisions prises par le gouvernement ont d'immenses conséquences pour la population. «On ne peut pas se cacher derrière le collectif comme au Parlement», relève-t-elle.

C'est David Roth qui a eu le mot de la fin, ironisant sur l'intérêt des politiciens bourgeois pour le psychodrame autour de la candidature «sauvage» de Daniel Jositsch: jamais la droite ne s'était autant mêlée à des discussions sur un ticket socialiste, a souri le président du PS lucernois.

Le marathon des trois candidates continue ce mardi soir à Lausanne, puis mercredi à Lucerne. La composition définitive du ticket sera connue le 26 novembre, sur décision du groupe parlementaire.

Daniel Jositsch, le grand absent de cette audition.
Photo: Keystone
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