De plus en plus d’enfants souffrent d’infections respiratoires. Et manifestement, ce n’est pas normal. C’est ce qu’a rapporté le magazine allemand «Der Spiegel» dimanche. Selon Jakob Maske, le porte-parole de l’Association fédérale allemande des pédiatres et des médecins pour adolescents, les enfants de moins de six ans sont particulièrement touchés.
Ce qui sort de l’ordinaire, c’est que de telles maladies ne sont généralement pas attendues avant l’hiver. Or la fermeture des crèches et d’autres mesures pour lutter contre la propagation du Covid-19 ont empêché les enfants d’être en contact avec certains agents pathogènes. Ils n’ont donc pas pu développer suffisamment de défenses immunitaires.
«Plus d’enfants, moins de lits»
Un rapport de l’Institut Robert Koch (RKI, l’établissement allemand responsable du contrôle et de la lutte contre les maladies, de la recherche appliquée et de la santé publique, ndlr.) confirme cette tendance. Selon le document, le nombre d’admissions à l’hôpital dues à des infections par le virus respiratoire syncytial (VRS) chez les enfants âgés d’un à quatre ans a fortement augmenté. Selon le RKI, dans les années qui ont précédé la pandémie, environ 60 à 70 enfants d’un à quatre ans par semaine ont été admis dans les hôpitaux pour des infections respiratoires graves. Actuellement, il y en a deux fois plus, indique «Der Spiegel». Le RKI s’attend à une nouvelle augmentation.
Le VRS infecte les voies respiratoires supérieures et peut être particulièrement dangereux pour les prématurés et les enfants dans leur première année de vie, surtout s’ils ont déjà eu des maladies. Cette augmentation de cas s’accompagne également d’une pénurie de lits. «Nous avons un peu plus d’enfants malades que d’habitude à cette période de l’année et de moins en moins de lits dans les hôpitaux pour enfants, car il y a un manque de personnel», se désole un pédiatre de Berlin au magazine d’information.
Le VRS menace aussi les enfants suisses
Le virus frappe déjà les enfants de notre pays. Dès la mi-juillet, plus de 100 jeunes enfants ont été hospitalisés en Suisse avec de graves problèmes respiratoires. Selon l’Office fédéral de la santé publique, un à deux pour cent des personnes touchées par le VRS doivent être hospitalisées. À l’époque, le responsable suisse de la vaccination, Christoph Berger, avait déclaré que: «le virus RS est actuellement un problème plus important que le Covid».
En Allemagne, d’autres problèmes que le virus RS inquiètent les professionnels de la santé. «Nous craignons qu’il y ait une vague de grippe», se soucie un autre pédiatre à «Der Spiegel». L’année dernière, il n’y a pratiquement pas eu d’épidémie de grippe, grâce aux précautions d’hygiène et aux mesures de distanciation sociale. Les médecins cités dans «Der Spiegel» espèrent donc que la volonté de se faire vacciner contre la grippe restera élevée cette saison. (vof/mkl)