L'avis de la population est accablant. Une étude commandée par le Touring Club Suisse (TCS) au début de l'année conclut que deux tiers de la population et neuf villes sur dix rejetteraient la limitation générale de vitesse à 30 km/h pour les voitures. C'est pourtant ce que demandent les directeurs des transports des villes.
À Zurich, seules 29% des personnes interrogées sont favorables au 30 km/h, tandis que 71% y sont opposées. Il n'y a pas de possibilité de proposer une réponse neutre dans le sondage. Seule Lugano affiche une faible majorité en faveur d'une réduction générale de la vitesse.
Avis contrastés en périphérie
Les résultats du sondage ne correspondent pas aux expériences des villes, argumentent les partisans de la limitation à 30 km/h. Le son de cloche est différent chez les habitants des centres-villes. Ils seraient clairement favorables à cette réduction de vitesse.
Mais en dehors des centres urbains, la situation est contrastée. Dans les communes en périphérie, on se réjouit d'une limitation de la vitesse à 30 km/h dans son propre quartier, qui permet aux enfants de se rendre à l'école en toute sécurité: «Mais de nombreux automobilistes pendulaires veulent naturellement se rendre le plus rapidement possible sur leur lieu de travail.» Le respect des habitants des centres, qui souffrent bien plus du trafic routier, ne passe pas toujours en premier, argue-t-on encore.
Davantage de zones 30
L'enquête du TCS montre que si l'on ne veut pas d'une limitation générale de la vitesse à 30 km/h, on la souhaite ponctuellement. À Bâle, 59% des personnes interrogées demandent davantage de zones 30; à Berne, 58% sont favorables à davantage de zones de ce type; et à Lucerne, c'est exactement la moitié des personnes interrogées qui aimerait un plus grand nombre de zones 30.
À Saint-Gall, où 79% de la population est opposée à une limitation générale de la vitesse à 30 km/h, 65% souhaitent en même temps davantage de zones 30. Le sondage du TCS ne montre ainsi pas de résultats complètement tranchés.
«Comportement problématique»
L'association des conducteurs explique qu'elle a commandé ce sondage pour connaître l'opinion de la population urbaine sur l'introduction généralisée de la limitation de vitesse à 30 km/h. «Le TCS n'a pas l'intention de faire de la politique, assure-t-il. Il s'agit d'un sondage objectif, indépendant et représentatif.» Ce dernier a été réalisé par l'institut de sondage Link.
Les questions sont identiques à celles posées lors de l'étude de 2021. Les résultats peuvent donc être comparés. Ils étaient d'ailleurs similaires.
Pour le TCS, il est clair qu'«une nette majorité de la population ne veut pas d'une limitation générale de la vitesse à 30 km/h dans les villes et les agglomérations». Le fait que certains gouvernements municipaux tentent d'imposer le 30 km/h sur l'ensemble du territoire, contre la volonté de la majorité de leur population, est «problématique».