La Confédération met en garde contre le risque d'accident
52 téléphériques suisses présenteraient une faille de sécurité

L'accident de téléphérique à Stresa qui a provoqué la mort de 14 personnes le 23 mai a choqué la Suisse. Selon un rapport de la Confédération, certains téléphériques suisses seraient également critiquables et font craindre un incident similaire au drame italien.
Publié: 25.06.2021 à 05:47 heures
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Dernière mise à jour: 25.06.2021 à 11:05 heures
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14 personnes sont mortes dans l'accident de téléphérique de Stresa en Italie.
Photo: AFP
Johannes Hillig

Seul le petit Eitan (5 ans) a survécu à l'accident de téléphérique de Stresa qui a fait 14 morts en Italie. Il s'en est sorti grièvement blessé. Ses parents, son frère et ses arrière-grands-parents ont été tués dans cet accident le 23 mai. Et tout cela parce que les opérateurs du téléphérique voulaient faire des économies. Ils avaient bloqué le frein de secours avec une pince rouge. Une solution d'urgence illégale qui s'est révélée fatale.

Une telle catastrophe serait également possible en Suisse. «Nous avons évalué qu'un siège ou une nacelle pourraient tomber», déclare Christoph Kupper, chef d'enquête du service suisse d'enquête de sécurité (SESE), au magazine alémanique «Saldo».

Des pinces défectueuses seraient en cause. Elles ne se refermeraient apparemment pas correctement sur le système d'attache. Une erreur qui pourrait avoir des conséquences dramatiques. Le SESE avait déjà alerté l'Office fédéral des transports pour ce «déficit de sécurité» dans un rapport en septembre 2020.

Dans ce contexte, l'agence avait également recommandé que les remontées mécaniques ne soient plus autorisées à fonctionner tant que les pinces fermaient mal.

Des pinces défectueuses coupables de la chute d'un télésiège

Le fabricant du système de pinces, l'entreprise Doppelmayr Garaventa, parle de 52 installations qui utilisent le modèle de pinces de serrage concerné. En particulier, les chemins de fer très fréquentés utiliseraient ces pinces. Il s'agit, par exemple, d'installations à Davos (GR), Flims (GR) et Grindelwald (BE). Les opérateurs ne semblent pas inquiets de l'état des pinces et soulignent, à la demande de «Saldo», que les installations sont sûres. Après tout, ils suivent les instructions de sécurité émises par Doppelmayr Garaventa.

Et pourtant, un accident est quand même survenu le 11 février 2016 à cause de ces fameuses pinces. Un siège de 4 places vide s'est écrasée sur le Flumserberg (SG). Heureusement, personne n'a été blessé. Dans son rapport final, Sust a écrit que: «Le crash de la chaise est dû à une défaillance de la pince de serrage.»

Pas de nécessité d'agir pour l'Office fédéral des Transports

En conséquence, toutes les installations ont été informées par Doppelmayr Garaventa de la maintenance et de l'entretien à effectuer. Il ne s'est rien passé de plus. L'agence note que c'est sans doute parce qu'aucun autre accident majeur dû à ce sytème de pince na eu lieu auparavant.

Interrogé par «Saldo», l'Office fédéral des transports a expliqué que les pinces étaient sûres. Les opérateurs n'auraient qu'à se conformer aux recommandations du fabricant. Néanmoins, le SESE considère toujours que les pinces constituent un risque pour la sécurité. Cependant, l'Office fédéral ne voit pas d'urgence à agir et renvoie la balle aux services d'inspections des installations. C'est à eux que reviendra la responsabilité d'évaluer le bon fonctionnement de ces pince lors de visites de contrôle. S'il arrive quoi que ce soit entre-temps, ce sont les opérateurs eux-mêmes qui sont tenus responsables des incidents. (jmh)

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