Ambiance de Noël ou palais des horreurs? Le ton du calendrier de l’Avent de la police cantonale Soleuroise interroge. Dans une des dernières vidéos qui sortent quotidiennement sur Facebook, une policière raconte comment elle a dû annoncer à une femme que son frère était décédé. Le tout alors qu'un air de Noël résonne en arrière-plan...
Durant le mois de décembre, la police cantonale propose une série d'«Histoires de l’Avent» sur Facebook. Chaque jour, un ou une agente invite les spectateurs à découvrir les coulisses de son métier en image.
Une expérience positive?
La vidéo controversée est sortie mardi dernier. La policière, filmée devant sa voiture au bord d’une autoroute, raconte comment elle a reçu une funeste mission, alors qu’elle n’était que novice. Avec une collègue, elle avait dû se rendre chez la sœur d'un défunt. Celle-ci les avait accueilli avec gentillesse, se souvient-elle. «Ma nervosité n'en était que plus grande.»
À son grand étonnement, la femme «a réagi avec beaucoup de calme» à l'annonce de la mort de son frère. La policière conclut: «Nous sommes sortis de là avec un sentiment positif, car nous ne nous attendions pas à ce que cela se passe aussi bien.» L’annonce d’un décès fait partie du métier et il est difficile de prévoir «comment les gens vont réagir». La policière explique qu’elle souhaitait partager cette «expérience positive» avec le grand public.
Pourtant, la pilule passe mal du côté des internautes. Les utilisateurs de Facebook estiment que l’occasion se prête mal pour ce genre de contenu tragique et sont rebutés par le manque de tact. «Worst. Calendrier de l’Avent. Ever», souligne le comédien Patrick Karpiczenko. «Vraiment bizarre», écrit un autre commentateur. Le choix de la chanson de fond est loin de faire l’unanimité. «Que serait un avis de décès sans musique joyeuse?», ironise un utilisateur.
«Un livestream sur la scène d’un drame familial pour le 24?»
Les commentaires désapprobateurs sont nombreux. «Un recueillement sur l’A5. Tellement de 'cringe'», estime un individu. «Qu’est-ce qui se cachera derrière la porte 24 en guise de bouquet final? Un livestream sur la scène d’un drame familial?», s’interroge une autre personne.
Interrogé par Blick, le porte-parole de la police cantonale Andreas Mock s’exprime sur la vidéo controversée: «Nous comprenons la critique et devons en prendre acte. La brève histoire n’est pas en soi une histoire de Noël, c’est vrai. C’est l’une des 23 expériences que les policiers ont vécues récemment. Celles-ci devaient simplement être authentiques, il n’y avait que peu de directives».
«Nous sommes désolés»
Dans la vidéo, il n'était pas question de qualifier l’annonce d’un décès d'«expérience positive», souligne le porte-parole: «Si c’est ainsi que cela a été compris, nous en sommes désolés». La policière aurait voulu décrire le soulagement qu’elle a ressenti face à cette femme qui a gardé son calme dans un moment difficile. «Nous espérons que les autres épisodes donneront un aperçu plus léger du quotidien de la police», ajoute Andreas Mock.
Dans les autres épisodes de la série, les policiers ont raconté diverses (més)aventures, comme celle d’un vol, la recherche d’une personne disparue ou d’une intervention pour tapage nocturne. Le récit d’une fillette qui a appelé la police parce que sa maman lui avait confisqué son téléphone portable a suscité des commentaires bien plus positifs.