«Il appartient maintenant au tribunal des mesures de contrainte de se prononcer sur ce point», indique mardi à Keystone-ATS le premier procureur du Haut-Valais, Rinaldo Arnold, confirmant une information du Blick. Egalement contacté, ledit tribunal, qui décidera si les trois personnes devront rester derrière les barreaux, n'a pas souhaité s'exprimer «sur une affaire en cours».
Depuis l'entrée en vigueur de la prolongation du certificat Covid, la police cantonale valaisanne, en collaboration avec la police régionale de Zermatt, a inspecté le restaurant de cette famille à plusieurs reprises et l'a déjà dénoncé au Ministère public pour des violations avérées de l'ordonnance Covid.
Vendredi, la police cantonale a notifié aux restaurateurs la décision du Conseil d'État de fermer l'établissement, initialement jusqu'au 12 novembre. La décision a été rendue publique au moyen d'affiches et les entrées du restaurant ont été officiellement scellées. Des blocs de béton ont été déposés devant l'entrée.
Au cours du week-end, la police a effectué des contrôles répétés. Les exploitants du restaurant ont continué de servir des clients, improvisant un bar sur les blocs de béton. Le dimanche matin, le restaurant était à nouveau ouvert. Deux clients se trouvaient sur la terrasse. La police a alors arrêté les trois patrons. Le Ministère public a ouvert une instruction pénale.
Un restaurant dans la tourmente
Dans le milieu des opposants aux mesures sanitaires liées au Covid-19, la fermeture et l'arrestation ont fait grand bruit. Dimanche, plusieurs rassemblements se sont déroulés à Zermatt. Les «Freiheitstrychler», un groupe de sonneurs de cloches opposés aux mesures de lutte contre la pandémie étaient également présents.
Dans un communiqué diffusé dans la nuit de dimanche à lundi, les Jeunes UDC ont dénoncé la «brutalité excessive» de la police lors de cette arrestation. Ils condamnent de manière générale les mesures disproportionnées prises par la police contre les personnes qui s'opposent aux mesures sanitaires, comme ce fut notamment le cas début octobre à Berne.
De son côté, le président du Conseil d'Etat valaisan Frédéric Favre (PLR) affirme dans un entretien accordé aux journaux du groupe CH Media que les allégations de violence «sont prises au sérieux» et que si elles se révèlent être vraies «nous prendrons des mesures».
Frédéric Favre souligne également que les autorités étaient en discussion avec la famille de restaurateurs depuis plusieurs semaines. Le bras de fer a commencé avec le port du masque que les employés n'ont, pendant longtemps, pas porté et s'est poursuivi avec le certificat Covid que les propriétaires ne voulaient pas utiliser, ajoute-t-il en substance. Plusieurs avertissements auraient été lancés.
Outre l'arrestation des trois exploitants, la police a également relevé «les données personnelles de tous les clients du restaurant puisqu'ils s'y trouvaient de manière illégale. Ces personnes ont également été dénoncées», relève Frédéric Favre.
Cette affaire à Zermatt est une exception, réagit aussi le chef du département de la sécurité, des institutions et du sport. «99,9 % des restaurateurs respectent les mesures, même si c'est difficile pour eux».
(ATS)