Peut-être avez-vous déjà installé un «compteur de dodos» qui vous indique le nombre de nuits vous séparant de vos vacances d'été. Après deux ans de pandémie, il y a de quoi se montrer impatient! Or, tandis que le spectre du confinement s'éloigne, un autre problème pourrait se mettre en travers du chemin des voyageurs: l'inflation. Blick vous dévoile les destinations à risque pour votre porte-monnaie, afin que vous arriviez préparés.
Italie (inflation à 6,9%)
Siroter un café au bar pourrait cette année être 5% plus cher. Déguster un gelato est devenu un véritable casse-tête pour les familles, puisque le prix de la boule de glace a augmenté de 12%. D'une manière générale, on peut dire que les tarifs des repas et des boissons ont pris l'ascenseur. Et cette augmentation est encore plus forte pour les incontournables parasols et chaises longues. À Alassio, en Ligurie, une ville très appréciée des Suisses, une semaine de parasol et de chaise longue peut coûter jusqu'à 400 francs. Maigre consolation: la pizza ne coûte que 4% de plus.
Grèce (inflation à 10,9%)
La Grèce fait beaucoup pour que la population ne souffre pas trop de la hausse des prix de l'énergie. Le gouvernement subventionne par exemple les réfrigérateurs à faible consommation d'énergie. Pour les touristes, ce sera malgré tout moins bon marché que d'habitude. Les prix des ferries ont augmenté, tout comme les coûts des hôtels, notamment les trois et quatre étoiles. Les souflakis coûtent un tiers de plus qu'il y a un an, la petite bouteille de bière se vendra souvent à plus de 5 francs et le prix du vin part à la hausse toutes les semaines, comme le déplorent de nombreux propriétaires de tavernes.
Espagne (inflation à 8,7%)
Prendre l'avion depuis la Suisse pour se rendre sur une Costa et continuer le voyage avec une voiture de location? Attention aux prix cette année! Les locations ont littéralement explosé: elles étaient environ deux fois plus chères à Pâques qu'il y a un an. Ce qui devrait également être le cas en été, étant donné qu'on déplore une pénurie de voitures de location en Espagne. Un phénomène global: dans le monde entier, les flottes de véhicules ont diminué d'un cinquième. Le prix de la paella a également augmenté, tout comme le souper au restaurant ou dans un bar à tapas. Les tarifs des hôtels espagnols ont même grimpé de 21% au cours des douze derniers mois.
France (inflation à 5,2%)
Les Français maîtrisent relativement bien l'inflation. Les boulangers font beaucoup d'efforts pour que le prix de la baguette ne s'envole pas. À la pompe, le litre d'essence est subventionné à hauteur de 16 centimes, sinon le carburant serait carrément plus cher qu'en Suisse. Les prix de l'électricité et du gaz sont plafonnés. Les touristes profitent de l'intervention de l'État, même si cette année, les péages ont augmenté plus fortement que les années précédentes – en moyenne de 2%. La Poste française demande aussi cette année plus d'argent pour les timbres. Avis aux automobilistes: la France a remplacé ses radars vétustes par des appareils modernes et high-tech. Les excès de vitesse peuvent ainsi coûter cher, en plus du carburant supplémentaire dépensé.
Allemagne (inflation à 7,9%)
Les bonnes affaires en Allemagne appartiennent au passé. Surtout pour les visiteurs qui passent quelques jours dans le pays. Les appartements de vacances coûtent en moyenne 12% de plus pendant la période de pointe de juin à août. Les tarifs des hôtels ont augmenté de 16%. Les hausses de prix peuvent toutefois être très différentes: pour un bel hébergement sur l'île de Rügen avec vue sur la mer, qui coûtait encore environ 120 francs par jour l'année dernière, vous devrez débourser plus de 180 francs. Le séjour dans un hôtel bien-être chic vous reviendra encore nettement plus cher. À noter que les prix des boissons ont particulièrement augmenté: le verre de vin au buffet du soir se monte parfois à plus de 15 francs.
Autriche (inflation à 8%)
Des vacances en Autriche qui se soldent par une belle escalope viennoise? Ce plaisir est devenu onéreux. Le prix de certains ingrédients a parfois triplé. Si l'on souhaite y ajouter des frites, il faut compter encore bien plus cher, car en Autriche — comme dans de nombreux pays — l'huile de cuisson et de friture se fait rare. Le pays est aussi connu pour ses gâteaux et ses desserts dans les cafés et les pâtisseries. Mais ils sont désormais plus d'un cinquième plus chers. L'Autriche dépend en outre fortement du gaz naturel russe. Le chauffage des espaces bien-être, des saunas et des chambres coûte désormais une fortune aux hôteliers autrichiens: cela se répercute sur le prix des chambres, qui augmentent de 8 à 15%.
Turquie (inflation à 73,5%)
Dans aucune autre destination phare de l'été, le taux d'inflation n'est aussi élevé qu'en Turquie, et les chiffres pourraient même être enjolivés, selon divers experts. Les vacances dans ce pays resteront malgré tout parmi les plus avantageuses cette année. En dépit des prix galopants, les nuitées et les repas en Turquie coûtent plus d'un tiers de moins qu'en Suisse. De plus, il pourrait y avoir beaucoup de lits libres, car de nombreux vacanciers ukrainiens, mais aussi russes, ne viendront pas cette année. La faiblesse de la lire turque aide le porte-monnaie des touristes de Suisse et de la zone euro. Mais comme l'euro est désormais la monnaie principale dans de nombreuses régions touristiques turques, les achats de produits alimentaires devraient coûter un peu plus cher. Le pain connaît une hausse de prix exorbitante, tout comme les concombres et autres légumes.
États-Unis (inflation à 8,6%)
Les États-Unis sont toujours le pays de rêve pour de nombreux touristes suisses. Les vols sont bien, voire très bien réservés, mais les billets sont nettement plus chers. Notamment en raison de l'augmentation du coût du kérosène. Ceux qui souhaitent se déplacer librement et en toute indépendance à travers le pays en motorhome devront mettre la main au porte-monnaie. En raison de la forte demande, mais aussi parce que l'essence n'a jamais été aussi chère aux États-Unis. Même le grand shopping dans les malls ne vaut plus guère la peine: le fort renchérissement engloutit les différences de prix, tout comme un dollar à nouveau fort. Au final, le prix des vacances aux États-Unis a augmenté de 20 à près de 40%.