Une majorité de l’UDC, du PS et des Verts a voté jeudi au Parlement en faveur de la publication des contrats de la Confédération avec les fabricants de vaccins anti-Covid. Les conditions, jusqu’ici secrètes, deviendraient publiques d’un coup.
«Je suis désolé de le dire comme ça, mais c’est tout simplement stupide!», s’est désolé le conseiller national vert’libéral zurichois Jörg Mäder. Exiger le principe de transparence pour ces contrats signifierait de gros inconvénients pour le Conseil fédéral, plaide-t-il. Un appel en vain, puisque la majorité de la Chambre basse a voté pour le texte.
Les pharmas craignent un préjudice
René Buholzer, directeur d’Interpharma, l’Association des entreprises pharmaceutiques suisses pratiquant la recherche, estime que l’État de droit est remis en question. Le principe du respect des contrats serait bafoué, les futures acquisitions de vaccins et de médicaments seraient menacées, prévient-il. «La Suisse a toujours été un partenaire digne de confiance sur la scène internationale. Si cela change, ce n’est pas une bonne nouvelle pour la place économique.»
Lundi, le Conseil des États débattra de la proposition dans le cadre de la loi Covid-19. Une solide majorité du PLR et du Centre pourrait encore faire couler le projet.
«Nuire à la crédibilité de la Suisse»
«J’espère vraiment que le Conseil des Etats s’opposera à la divulgation», déclare le libéral-radical lucernois Damian Müller. Selon lui, la décision de la majorité du Conseil national est irréfléchie. «Cela a le potentiel de nuire durablement à la crédibilité de la Suisse.»
L’été dernier, un contrat commercial entre l’Albanie et Pfizer avait été rendu public, montrant à quel point ceux-ci étaient passés sous silence jusqu’à présent. Dans ce document, les deux parties stipulaient que les accords devaient rester secrets pendant dix ans.
(Adaptation par Alexandre Cudré)