Le Ministère public de la Confédération (MPC) à l'intention de classer la procédure qu'il avait ouverte à l'encontre de deux frères dans le cadre de son enquête sur l'affaire des colis piégés qui secoue Genève depuis plusieurs mois.
L'information, révélée mardi par la «Tribune de Genève», a été confirmée par Vincent Spira et Robert Assaël, les avocats des deux hommes sur lesquels s'étaient portés les soupçons du MPC.
Vérifier l'alibi
«Je maintiens qu’à l’origine déjà, le dossier était vide. Je ne comprends toujours pas les raisons pour lesquelles mon client a été arrêté puis mis en prévention. J’espère que le MPC saura, sur le plan financier, assumer ses errements», a indiqué à Keystone-ATS Vincent Spira.
Son confrère Robert Assaël s'est déclaré soulagé par la tournure des événements. «Dans le cadre de son travail, mon client était amené à véhiculer chaque jour plusieurs handicapés dans le canton, en particulier dans les quartiers où ont eu lieu les explosions. Le MPC pouvait facilement vérifier cet alibi», a-t-il dit.
Plusieurs explosions
Les deux frères étaient dans le collimateur du MPC à la suite de deux explosions survenues à Genève l'année dernière. La première, en août, dans le quartier de St-Jean, avait blessé un homme à la jambe. La seconde, en novembre, à Grange-Canal, avait grièvement blessé une fille de 12 ans qui avait ouvert une boîte aux lettres.
Une autre explosion s'était également produite en 2024. Il s'agissait du déclenchement d'une arme artisanale en avril 2024 à Plan-les-Ouates. Par ailleurs, le mois dernier, un colis suspect avait été découvert dans un immeuble se trouvant 26 rue de la Corraterie, en plein centre-ville, à Genève.
Rien ne filtre sur les motifs de ces explosions. Selon les médias, les dispositifs piégés auraient pu viser des employés de la manufacture horlogère Patek Philippe, dont le siège se trouve à Plan-les-Ouates (GE). La presse a notamment évoqué des lettres de menaces et des demandes de rançon qu'aurait reçues l'entreprise.
Les deux hommes qui étaient suspectés par le MPC dans cette affaire sont âgés respectivement de 26 et 32 ans. Le cadet des frères avait été libéré à Noël par la justice fédérale. L'aîné avait dû patienter un mois de plus avant de sortir de détention.