Le Conseil national va trancher
La répression contre les anti-vaccins est-elle imminente?

Le Parlement va une fois de plus se pencher sur la loi Covid-19. L'UDC veut profiter de l'occasion pour fixer des limites strictes au certificat Covid.
Publié: 07.06.2021 à 18:12 heures
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Dernière mise à jour: 08.06.2021 à 06:49 heures
Ruedi Studer et Lea Hartmann

Le président de la Confédération, Guy Parmelin, est sévère avec ceux qui sont contre la vaccination. S'ils ne veulent pas se faire vacciner, ils doivent en assumer les conséquences - et donc accepter des restrictions. «La liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres. C'est un compromis», a déclaré le ministre de l'économie.

Avec cette attitude, Parmelin s'oppose à son propre parti. Ce dernier veut limiter le champ d'utilisation du certificat Covid en Suisse. Ce lundi, le Conseil national discutera d'un nouvel amendement à la loi Covid. Le débat devrait commencer vers 19h.

Si l'UDC parvient à ses fins, des restrictions devraient être imposées au certificat Covid. Un groupe UDC dirigé par la conseillère nationale Diana Gutjahr demande que personne ne puisse être discriminé s'il n'est pas vacciné contre le Covid-19. Plus précisément, il voudrait que le certificat ne soit utilisé que pour les voyages internationaux, les grands événements en intérieur réunissant plus de 5'000 personnes ainsi que les discothèques et soirées où il est possible de danser. Dans tous les autres domaines, son utilisation devrait être explicitement interdite - par exemple, dans les restaurants, les bars, les cinémas et les hôpitaux.

Soutien de la gauche

La demande de l'UDC a reçu le soutien de la gauche. Léonore Porchet, membre des Verts et députée au Conseil national, souhaite qu'elle soit inscrite dans la loi et a déposé une motion individuelle à cet effet. Elle ne veut pas entendre parler d'un système de feux de signalisation avec des zones vertes, orange et rouges comme l'a proposé le conseiller fédéral Alain Berset.

Elle est particulièrement critique à l'égard de la zone orange. Celle-ci concerne par exemple les restaurants. Ils devraient décider eux-mêmes d'admettre tout le monde ou seulement ceux qui ont été vaccinés, guéris ou testés. «C'est un choix entre la peste et le choléra», se plaint Porchet. Le Conseil fédéral, quant à lui, se cache derrière des concepts tels que le droit privé et la liberté économique.

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L'UDC veut aussi ajouter une ligne de repli à la loi. Pour les événements qui ne sont accessibles qu'avec le certificat Covid, aucune mesure supplémentaire comme un concept de protection ou l'obligation de porter un masque ne devrait être nécessaire.

L'obligation du masque doit tomber

Mais le Corona Pass n'est pas le seul à faire l'objet de discussions. L'UDC veut également faire tomber l'obligation du masque à l'extérieur, ainsi que pour les enfants et jeunes dans les écoles. Cette suppression devrait être «immédiate et générale». Seuls certains événements devraient encore faire l'objet d'exceptions.

De plus, la task force est - encore une fois - dans le champ de tir de la droite. Elle veut que son mandat soit dissous à la fin du mois de juin. Elle demande également que l'obligation du home office et des tests sur le lieu de travail soit supprimée dès le 21 juin. Et, enfin, l'UDC veut abolir les amendes d'ordre.

Le Conseil des États prend le Conseil fédéral à partie

La semaine dernière, le Conseil des Etats s'est déjà penché sur le projet de loi du Conseil fédéral et voulait prendre le contre-pied du gouvernement. Par exemple, il souhaitait que les restrictions du nombre de personnes admises dans les lieux publics ainsi que pour les événements et les rassemblements privés soient levées lorsque tous les adultes disposés à être vaccinés l'auront été. Des concepts de protection doivent être possibles, mais proportionnés.

En outre, le Conseil des États demande que la loi stipule qu'il n'y aura plus de restrictions d'accès aux installations et commerces publics pour les détenteurs du certificat Covid. C'est en réalité exactement ce que le Conseil fédéral envisage déjà avec son système de feux de circulation.

Deux domaines concernés

À l'origine, le projet de loi actuellement débattu au Parlement concernait deux domaines complètement différents: la prolongation de la base de l'indemnité pour perte de gain jusqu'à fin 2021 et le plafond applicable aux contributions destinées aux clubs sportifs professionnels et semi-professionnels.

Ces deux mesures visent à éviter que certaines parties du régime d'aide Covid ne soient brutalement interrompues à la fin du mois de juin. En effet, malgré les mesures d'assouplissement mises en place depuis une semaine et les autres mesures d'allègement qui devraient être introduites, le retour à la normale dès le 1er juillet n'est pas encore garanti. Ces mesures sont en principe incontestables. Mais la gauche veut profiter de l'occasion pour prolonger également le droit aux indemnités de chômage jusqu'à la fin de l'année.

Les modifications de la loi Covid-19 devraient être votées pendant la session d'été et déclarées urgentes. Elle entrerait ainsi en vigueur immédiatement, c'est-à-dire sans attendre un éventuel référendum. La loi sera valable jusqu'à la fin de 2021 si elle est approuvée dans les urnes le 13 juin. En revanche, si elle échoue, elle expirera le 25 septembre.

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