Qui dit vacances de Pâques, dit aussi retour des avions surbookés laissant des passagers à la porte d'embarquement. Cela a encore le cas du vol Swiss 1736 de Zurich à Rome ce vendredi.
Au total, 187 personnes avaient réservé un siège de cet Airbus A320 – lequel n'en compte que 180. Sept passagers n'ont donc pas pu embarquer dans le vol de 12h45 et ont dû rester à la porte d'embarquement.
Une alternative à 17h45
Selon les informations de Blick, Ingrid Deltenre, l'ancienne directrice de la Télévision Suisse, faisait partie des malheureux. Elle aurait dû être élue le soir même à un poste de direction dans son club de golf italien, raconte-t-elle par téléphone à Blick. «Nous avons été transférés sur le vol d'Helvetic Airways de 17h45», poursuit Ingrid Deltenre, qui a donc raté l'AG de son club.
L'ex-femme de télévision prend son mal en patience. Mais d'autres passagers bloqués ont dû faire une escale par Munich, les faisant arriver encore plus tard à Rome. C'est notamment le cas d'une Napolitaine, dont le vol pour Rome était déjà un trajet de remplacement. «Elle a fait un sacré boucan», explique Ingrid Deltenre. De plus, cette dernière s'étonne qu'un membre de l'équipage de Swiss, qui n'était pas en service, ait pu être autorisé à prendre place dans l'avion.
Swiss réagit selon le manuel
Swiss a pourtant réagi à cet incident: Ingrid Deltenre a déjà reçu un dédommagement de 250 euros, ainsi qu'un bon de restauration d'une valeur de 20 francs à l'aéroport de Zurich. Les passagers ont été invités à prendre volontairement un vol ultérieur en échange d'un dédommagement. «Mais personne ne s'est manifesté», déclare Ingrid Deltenre.
Les vols alternatifs précédents, par exemple avec ITA Airways, la sœur transalpine de Swiss, sont également complets. «Il y a pas mal de monde à l'aéroport de Zurich aujourd'hui», observe l'ancienne directrice de télévision.
Selon la porte-parole de Swiss, Silvia Exer, les surréservations sont «extrêmement rares». Cela ne concerne que 0,02% de tous les passagers de la filiale de Lufthansa. En extrapolant sur l'année, cela représente tout de même environ 3600 passagers.
Une pratique controversée
Toutes les compagnies aériennes surréservent régulièrement leurs avions. Cette pratique est controversée dans l'opinion publique. «La surréservation prudente des vols est pour nous une possibilité d'éviter les places vides lorsque les passagers ne se présentent pas ou annulent à la dernière minute», explique la porte-parole de Swiss. Il n'est pas vrai qu'il y ait plus de vols surréservés en période de vacances qu'en temps normal.
Selon la porte-parole, des collaborateurs de Swiss hors service étaient effectivement présents sur le vol surbooké. Ils ont toutefois pris place sur un «jumpseat», un siège prévu pour les membres de l'équipage et qui n'est pas à la disposition des passagers.
Mais comment Swiss décide-t-elle qui peut monter à bord et qui ne le peut pas? La compagnie aérienne parle d'un algorithme. Ingrid Deltenre soupçonne le système de réservation d'être à l'origine de cette décision. Elle avait un billet en classe économique et pas de réservation de siège. «A l'avenir, je réserverai toujours un siège», dit-elle en souriant.