Pour de nombreux enfants, c’est un geste presque aussi normal que de se brosser les dents: une fois par semaine, ils crachent dans un tube dans la salle de classe, mettent le couvercle, le secouent et le mettent dans le bac de collecte. Le crachat recueilli est ensuite envoyé dans un laboratoire. Un jour plus tard, les enfants sont informés si le coronavirus circule dans la classe. Voilà comment se déroulait la procédure se déroulait – du moins jusqu’à récemment.
À présent, les enfants et leurs parents doivent s’armer de patience. Dans plusieurs cantons, les laboratoires de test atteignent saturation. Ils leur arrivent régulièrement de livrer les résultats en retard. Dans les Grisons, ce retard a concerné la quasi-totalité des classes la semaine dernière, explique à Blick Martin Bühler, responsable de la gestion de la crise dans le canton. «Ce n’est pas suffisant», déplore-t-il.
L’objectif des tests préventifs dans les écoles et les entreprises est de découvrir où le nombre de contaminations augmente. Les chaînes d’infection peuvent ainsi rapidement être brisées. «Il est très important qu’il ne s’écoule pas trop de temps entre le prélèvement et son analyse, afin que le virus ne puisse pas se propager», souligne Martin Bühler. Pour lui, il est essentiel de retrouver un temps de réponse plus rapide.
Les Grisons réduisent les tests
Martin Bühler attribue le goulot d’étranglement dans les laboratoires au fait que de très nombreux tests sont actuellement effectués dans les entreprises et les écoles et que, parallèlement, beaucoup plus de personnes présentant des symptômes se font tester dans les centres de dépistage officiels.
Le canton des Grisons, pionnier en matière de tests Covid, a déjà pris des mesures face à cette surcharge. Dans les écoles, les tests ne sont désormais effectués qu’une fois par semaine maximum. Les élèves ou les employés présentant des symptômes doivent se faire tester chez le médecin ou à la pharmacie. De plus, il est déconseillé aux employés vaccinés de se faire tester régulièrement. Cela permet de réduire significativement le nombre de tests.
Argovie et Soleure aussi touchés par les retards
En parallèle, le laboratoire qui évalue les tests pour le canton des Grisons est en train d’augmenter ses capacités. «Les appareils sont déjà installés. Nous espérons qu’ils fonctionneront bientôt.», annonce Martin Bühler.
Le laboratoire en question est également responsable du traitement des tests provenant d’Argovie. Dans le canton, un certain nombre d’écoles et d’entreprises est concerné par des retards dans la transmission des résultats, soulignent les autorités. Même problème à Soleure, bien qu’avec un autre prestataire de tests. Les autorités du canton de Zurich déplorent également des résultats tardifs lors de tests dits de «pool».
Il faudra bientôt davantage de tests
Alors que le nombre de cas augmente, recevoir rapidement les résultats des tests est de plus en plus crucial. Le fait de savoir que certains laboratoires atteignent déjà leurs limites en termes de capacités n’est guère rassurant. Si le nouveau variant Omicron s’avère aussi dangereux que l’on craint, il sera envisagé de procéder à encore davantage de tests afin d’interrompre les chaînes de contamination. Cela permettrait de ralentir la propagation du nouveau variant, et de potentiellement développer un vaccin efficace si nécessaire.
Les laboratoires seront également confrontés à une hausse de la demande à l’approche des fêtes de fin d’année. Nombreux sont ceux et celles qui voudront se faire tester avant de retrouver leurs parents et leurs grands-parents autour d’un bon repas.
Les cantons et les laboratoires sauront-ils faire face à cette augmentation des tests? Pour Martin Bühler, aucune alternative n’est envisageable: «Nous devons dès à présent tout faire pour tirer les leçons de ce goulot d’étranglement en vue de l’hiver.»
(Adaptation par Jessica Chautems)