Découvrez notre carte interactive pour la hausse des primes par canton
L'essentiel des chiffres à retenir
- En 2025, la prime moyenne pour l'assurance de base obligatoire augmentera en moyenne de 6%. La prime mensuelle moyenne s'élève à 378,70 francs en moyenne – ce qui représente une hausse de 21,60 francs.
- Pour les adultes, elle augmentera de 25,30 francs pour atteindre 449,20 francs, pour les jeunes adultes de 19 à 25 ans, elle sera de 314,10 francs (+16,10 francs) et pour les enfants, elle sera de 117,90 francs (+6,50 francs). Sur le site www.priminfo.ch, il est possible de calculer individuellement sa propre prime.
- Les primes moyennes augmentent dans tous les cantons. Le canton du Tessin est en tête (10,5%), tandis que les habitants de Bâle (1,5%) s'en sortent mieux.
- L'Office fédéral de la santé publique estime la hausse effective des primes à 5,5%, car en cas d'augmentation, les assurés essaient de réduire eux-mêmes les coûts, par exemple en choisissant une franchise plus élevée ou en optant pour un modèle d'assurance alternatif.
- Les primes augmentent à nouveau parce que les coûts de la santé sont aussi en hausse... à nouveau. Pour 2025, les assureurs prévoient une progression des coûts de 4,2%. Tous les groupes de coûts y contribuent, à savoir les traitements ambulatoires chez le médecin ou à l'hôpital, mais aussi les traitements hospitaliers plus longs, les médicaments et les établissements médico-sociaux. La forte augmentation des coûts est due à une multitude de facteurs, peut-on lire dans le communiqué de presse. «De nouveaux médicaments et possibilités de traitement, mais aussi une augmentation des prestations de santé demandées.»
Le PS Suisse appelle à «un plafonnement des primes pour protéger le pouvoir d’achat»
Dans un communiqué publié peu après l'annonce de la hausse, le PS Suisse s'indigne, dans un communiqué: «Les primes doivent être plafonnées et financées de manière plus solidaire afin de protéger le pouvoir d’achat des habitant-es de notre pays.»
«Cette explosion des primes se fera elle aussi entièrement au détriment du pouvoir d’achat de la population» déclare Mattea Meyer, conseillère nationale (ZH) et co-présidente du PS Suisse. «De plus en plus de personnes se retrouvent en difficulté financière. Au cours des 20 dernières années, les primes ont plus que doublé alors que les salaires et les rentes n’ont guère augmenté. Le Parlement ne peut plus fermer les yeux sur cette situation. Les primes doivent à l’avenir être plafonnées et financées de manière plus solidaire».
Le parti déplore que «l’initiative d’allègement des primes du PS aurait apporté des améliorations concrètes. Elle a été combattue par le Conseil fédéral et la majorité de droite et du centre, qui veulent maintenant réduire la contribution de la Confédération à la réduction des primes.»
Le PS fribourgeois presse le Conseil d’État d’agir
Avec une augmentation des primes d'assurance-maladie de près de 7% pour 2025 à Fribourg, supérieure à la moyenne nationale, le Parti socialiste fribourgeois (PSF) appelle le Conseil d'État à appliquer rapidement l'initiative cantonale d’allègement des primes. Cette mesure, approuvée par plus de 55% des électeurs fribourgeois en juin, vise à limiter les primes à 10% du revenu.
Face à la hausse continue des primes, le PSF estime qu’il est urgent pour le Conseil d’État de passer à l’action et de proposer un contre-projet qui allégerait concrètement la charge pesant sur les ménages fribourgeois.
«Cette nouvelle augmentation de primes doit être la dernière pour les fribourgeois et fribourgeoises. Nous appelons le Conseil d'État à mettre en œuvre pleinement notre initiative plébiscitée par la population», commente notamment la députés Alizée Rey.
«Le PLR Genève estime que l’étatisation et les réglementations doivent être réduits»
Le PLR Genève rappelle, dans un communiqué, que le canton a la prime «la plus élevée de toute la Suisse» avec désormais une moyenne de 477,50 francs par mois. Son président, Pierre Nicollier, liste les solutions que proposent les libéraux-radicaux pour alléger le porte-monnaie de la population.
«Au niveau fédéral, l’introduction d’un financement uniforme des prestations ambulatoires et hospitalières (EFAS) devra remplacer les séjours hospitaliers inutiles par des interventions ambulatoires. Il en résultera une réduction des coûts de la santé de 440 millions de francs par an. En fournissant la prestation la plus adéquate, sans biais lié au remboursement, la qualité des soins sera renforcée.»
En plus de la réforme EFAS, le PLR Genève liste une série de mesures qu'il encourage.
- Éliminer l’écart entre l’évolution des primes et celle des coûts en calculant les primes sur les coûts de l’année en cours plutôt que sur des projections pessimistes, ainsi qu’en permettant aux patients de transférer leurs réserves lorsqu’ils changent d’assurance,
- Augmenter la qualité de la prise en charge et éviter les doublons, en particulier des malades chroniques, grâce à une meilleure coordination des soins,
- Assurer que toutes les prestations remboursées dans l’assurance obligatoire sont basées sur des preuves scientifiques (Evidence Based Medicine),
- Limiter la bureaucratie, tout en augmentant la transparence et l’efficacité grâce à la numérisation de la prise en charge des patients (dossier électronique du patient). Permettre une concurrence entre fournisseurs afin de baisser le coût des prestations de diagnostiques et surtout des médicaments.
«Le PLR Genève estime que l’étatisation et les réglementations doivent être réduits. La suppression des mauvaises incitations est également au centre de nos préoccupations», a encore commenté le président de la section cantonale.
Le Mouvement citoyens genevois (MCG) veut que la Confédération s'affranchisse «du lobby des caisses-maladie»
Dans un communiqué, le Mouvement citoyens genevois (MCG) s'indigne à son tour face à la hausse des primes.
Son président, François Baertschi, commente dans la missive: «La Confédération doit agir et le faire vite en s’affranchissant du lobby des caisses-maladie pour proposer enfin des mesures efficaces, alors que la Loi sur l’assurance-maladie (Lamal) va de mal en pis depuis plus de 30 ans. Année après année, nous pouvons constater les résultats catastrophiques et les mensonges des promoteurs de cette réforme.»
Et de rappeler la mesure tentées par le parlementaire MCG Mauro Poggia, qui «a obtenu un large soutien pour faire avancer sérieusement la solution, proposée également par Pierre-Yves Maillard, de caisse de compensation cantonale. L’objectif est de gérer de manière plus serrée les caisses-maladie au plus près des assurés, en évitant le système de réserves très coûteux et la chasse aux mauvais risques. Aujourd’hui, nous assistons à la faillite d’un système d’assurance-maladie géré de manière bureaucratique (...).»
Le canton de Vaud appelle la Confédération à «prendre rapidement des mesures»
On l'a dit, dans le canton de Vaud, l’augmentation moyenne des primes équivaut à 6.4% (contre 9.9% en 2024, par exemple) — cela correspond à 25.60 francs par mois.
Pour maîtriser les coûts, Vaud continue d’inciter les hôpitaux à limiter les hospitalisations, tout en investissant dans des solutions alternatives aux urgences. Le canton soutient aussi la relève médicale, le dossier électronique du patient et les équipes mobiles pour réduire les hospitalisations en EMS.
292'100 Vaudois touchent le subside
Le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) rejoint la Conférence latine des affaires sanitaires et sociales (CLASS) pour demander à la Confédération des mesures urgentes, comme la réduction du prix des médicaments et une révision du financement des soins pour les personnes très âgées.
Grâce au système vaudois de subsides qui limite pour l’ensemble de la population les charges d’assurance-maladie à maximum 10% du revenu déterminant, un tiers de la population vaudoise — environ 292'100 personnes comptabilisée fin août 2024 — sera moins touché par l’évolution des primes.
Le DSAS encourage tous les assurés, y compris ceux bénéficiant de subsides, à optimiser leurs primes pour préserver leur pouvoir d’achat.
Elisabeth Baume-Schneider espère un oui au projet EFAS en novembre
Selon la ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider, le projet de financement uniforme des prestations de santé ambulatoires et hospitalières permettra d'alléger la charge des payeurs de primes. Elle espère donc que le oui l'emportera le 24 novembre.
Pour pouvoir annoncer des primes plus basses, il faut agir sur les coûts. Et le projet de financement uniforme (Efas) fait partie des voies pour freiner les hausses. Comme il faut du temps pour que ce projet puisse être mis en œuvre, elle espère que le projet sera accepté, pour le bien des payeurs de primes.
Une campagne plus ou moins lancée
La campagne sur cet objet n'a pas encore été officiellement lancée, mais inofficiellement elle semble l'être. Plusieurs orateurs ont également mentionné ce projet lors des débats au Conseil des Etats jeudi matin. Il n'est pas agréable d'annoncer des hausses de primes massives dans certains cantons, a déclaré la ministre jeudi à Berne devant les médias. L'année prochaine, il y aura aussi une augmentation, mais elle espère que ce ne sera pas dans les mêmes proportions.
Il y a une volonté d'agir, a assuré Elisabeth Baume-Schneider. Celle-ci mise aussi sur les modèles alternatifs et les projets pilotes dans les cantons: «Ils nous permettent de voir ce qui est efficace ou non contre les coûts élevés.»
Source: ATS
Les cantons latins, très touchés par la hausse, se serrent les coudes et montrent les dents à la Confédération
Les ministres des affaires sanitaires des cantons latins, réunis au sein de la CLASS, dénoncent une nouvelle hausse des primes d’assurance-maladie de 6.0% en moyenne pour 2025, peut-on lire dans un communiqué publié dans la foulée de l'annonce des hausses.
Malgré les efforts des cantons pour contenir les coûts (planifications hospitalières, moratoire sur l’installation des médecins, etc.), cette augmentation pèse lourdement sur les budgets cantonaux, déjà sous pression.
Une réforme en profondeur s'impose
Les autorités constatent l’échec du système concurrentiel voulu par la LAMal. Les changements massifs d’assureurs entraînent des hausses de primes l’année suivante, aggravant la situation. Face au vieillissement de la population et à la pénurie de personnel, une réforme en profondeur du système de santé s’impose, d'après ces élus cantonaux, avec un virage vers la prévention et la médecine de premier recours.
Les directrices et directeurs de la Conférence latine des affaires sanitaires et sociales appellent la Confédération à agir rapidement en réduisant les coûts des médicaments, en luttant contre la surconsommation médicale et en investissant dans la santé publique. Ils demandent aussi une réforme de la démographie médicale et une nouvelle approche pour le financement des soins aux personnes âgées.
Le financement uniforme, une clé pour réduire les coûts
Il faut agir de toute urgence pour alléger la charge financière pesant sur les assurés, estime Curafutura. Selon elle, la réforme du financement uniforme, soumise en votation le 24 novembre, permettra de réduire les coûts et de réaliser des économies à hauteur de 1 à 3 milliards de francs.
Dans un communiqué publié jeudi, la faîtière des assureurs demande aussi une amélioration de la planification hospitalière au niveau suprarégional. Avec 278 hôpitaux, la Suisse compte nettement trop d'établissements.
Des économies sur les médicaments
Les assurés paient chaque année un prix élevé pour cette offre excédentaire. Selon curafutura, les surcapacités doivent être financées par des traitements superflus qui vont «au-delà de ce qui est médicalement nécessaire».
D'importantes économies sont aussi possibles dans le domaine des médicaments, qui représente un quart des coûts à charge de l'assurance de base. Curafutura demande des baisses de prix automatiques pour les médicaments générant un chiffre d’affaires élevé (plus de 20 millions de francs par année). Cette mesure permettrait des économies de 400 millions de francs par année. Elle est incluse dans le deuxième paquet de mesures de maîtrise des coûts dans les mains du Parlement.
Source: ATS
Pour le conseiller aux États Baptiste Hurni, «il faut travailler sur ce que coûte ce système de santé, sur sa structure»
A la suite de l'annonce de la hausse des primes de l'assurance maladie, le conseiller aux États neuchâtelois Baptiste Hurni s'est exprimé dans les colonnes du «Nouvelliste».
Comment freiner les hausses, désormais annuelles? Pour le politicien, «à court terme, il est possible de travailler sur la somme que la population suisse débourse chaque année pour se soigner. Je pense notamment à des moratoires sur le prix des primes ou à l’octroi d’aides étatiques supplémentaires. De telles mesures constituent des réponses rapides pour minimiser un tant soit peu le poids que le système de santé suisse fait peser sur la population.»
Et puis, à long terme, «il faut travailler sur ce que coûte ce système de santé, sur sa structure. Cela passe par un processus législatif conséquent, par des réformes, telles que les discussions actuelles sur le deuxième volet de modifications de l’assurance-maladie, qui cherche à réduire les coûts de la santé. Evidemment, ce second travail prend davantage de temps (...)»
La Confédération est déjà active pour baisser les coûts
Suite à l'annonce d'une hausse moyenne de 6% de primes d'assurance maladie, la directrice de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Anne Lévy a rappelé que la Confédération prend déjà des mesures pour faire baisser les coûts.
Elle a mentionné notamment le contrôle des prix des médicaments, qui a permis des économies d'un demi-million de francs depuis 2012, mais aussi la promotion des génériques ou l'évaluation de la pertinence de certains traitements.
Anne Lévy a aussi souligné qu'il faut d'une part maîtriser les coûts mais aussi assurer une bonne prise en charge.
Source: ATS