Opération célébration et gourmandise sur la place fédérale à Berne lundi: les membres de l’OFSP ont partagé un énorme gâteau avec les passants et les membres de l’Office pour fêter la vaccination partielle de 60% de la population adulte résidant en Suisse. Du gâteau a été offert aux passants, mais surtout une possibilité de se faire vacciner sans rendez-vous pour les personnes qui le souhaitaient avec un centre mobile.
«C’est le moment de dire merci à tout le monde», déclare Patrick Mathys, responsable de la gestion de crise à l’OFSP, en faisant référence à la proportion de personnes vaccinées dans le pays.
Le président des Vert’libéraux veut identifier les soignants vaccinés
Malgré la célébration, l’OFSP et le gouvernement sont bien conscients qu’ils n’ont pas encore atteint leurs objectifs en termes de vaccination dans le pays. Le rythme des injections s’essouffle, alors que les infections, elles, repartent à la hausse à cause du variant Delta. Les experts de la Task Force de l’OFSP n’a cessé de rappeler ces derniers temps que beaucoup de personne vulnérables n’étaient toujours pas vaccinées.
Pour identifier les personnes non-vaccinées, le président des Vert’libéraux Jürg Grossen propose d’avoir recours au port d’un autocollant chez les soignants pour afficher la distinction: «Les infirmières, les soignants, le personnel de crèches et les autres personnes concernées pourraient par exemple porter des autocollants pour indiquer s’ils sont vaccinés ou non», a-t-il déclaré au «SonntagsZeitung». Cela permettrait selon lui de protéger d’une infection les personnes résidant dans les établissements concernés.
Le certificat Covid bientôt nécessaire pour aller au restaurant?
L’OFSP est ouvert à cette idée. «En principe, cela n’a rien de nouveau», déclare Patrick Mathys. Dans de nombreux hôpitaux, le personnel qui a été vacciné contre la grippe porte déjà un autocollant. «Je n’y vois pas de problème majeur.»
Si le nombre de cas devait augmenter fortement au cours des prochains mois et provoquer une saturation des hôpitaux, une extension de l’obligation de présenter un certificat Covid au restaurant ou aux événements de moindre envergure pourrait être envisagée. «Une prolongation du certificat serait toujours plus logique que d’envisager à nouveau des fermetures».
Lorenz Hess, membre du Conseil national du Centre, va plus loin. Il a récemment indiqué à Blick qu’il était en faveur de la vaccination obligatoire des soignants au cas où le système de santé atteindrait ses limites.
Une mesure «disproportionnée» selon les associations
Pierre Alain Schnegg, le directeur de la santé du canton de Berne, se montre plus réservé. Entre deux parts de gâteaux qu’il distribue aux passants lundi, il déclare qu’il ne faudrait pas avoir recours aux autocollants pour l’instant: «Je pense que nous devons être prudents à ce niveau. Il y a suffisamment d’autres moyens de convaincre les gens de se faire vacciner.»
Les premières personnes concernées sont d’accord avec réserve. L’association de maisons de retraite Curaviva écrit: «Si l’étiquetage des personnes non-vaccinées a pour seul but d’augmenter la pression sur le personnel, cela est, à notre avis, juridiquement et politiquement disproportionné.» Le statut vaccinal est, après tout, une donnée qui mérite d’être protégée. L’association appelle plutôt à convaincre le personnel soignant grâce au dialogue et à la discussion sur place.