Les conséquences sociétales de la pandémie ont des répercussions sur la santé mentale et économique des Suisses. A présent, on sait aussi qu'elles entraînent des changements radicaux dans la vie quotidienne et notamment concernant le comportement alimentaire. Une étude de l'Université de Saint-Gall montre en effet que la pandémie a considérablement alimenté la prise de poids de la population. Le poids corporel moyen des Suisses a augmenté de 3,3 kilos par rapport à 2019.
Entre confinements à répétition et travail à domicile, près de la moitié de la population active travaillait par moments depuis la maison. Il y est plus facile de grignoter chips, noix et autres en-cas qu'au bureau. Le rayon de mouvement est plus petit et la tentation du réfrigérateur bien rempli contribuent à un changement dans le comportement alimentaire, comme le rapporte le journal du soir de la télévision alémanique SRF, qui a pu consulter l'étude en avance.
«Prise de poids extrêmement élevée»
C'est la tranche d'âge des 45 à 64 ans qui a pris le plus de poids, et de loin. Ce groupe de population pèse aujourd'hui 6,7 kilogrammes de plus qu'il y a deux ans. «Si l'on compare les résultats avec les années précédentes, cette fois, la prise de poids est extrêmement élevée», résume Thomas Rudolf, professeur et responsable de l'étude. Entre 2014 et 2019, le gain de poids moyen de la population n'était que de cent grammes.
La précarité serait une des raisons
L'étude du Retail Management Research Centre de l'Université de Saint-Gall est menée à intervalles réguliers. Mais elle n'avait jamais observé des changements de poids aussi frappante que dans cette sixième édition. L'étude, qui se fait sur la base de questionnaires sur un échantillon représentatif de la population, montre qu'un autre facteur que le télétravail a eu un impact sur la prise de poids: la précarité. Environ un quart des participants à l'étude ont déclaré qu'ils ne disposaient pas de l'argent nécessaire à une alimentation plus saine. Ils étaient nettement moins lors de la cinquième étude de 2019.
Cette tendance se traduit également par une insatisfaction croissante à l'égard de sa propre silhouette. En 2019, une personne sur cinq se déclarait mécontente de son apparence physique. C'est désormais une sur trois. L'intérêt pour les régimes a également presque doublé.
L'obésité augmente le risque de progression grave de Covid-19
C'est d'ailleurs un cercle vicieux. En effet, selon diverses études, l'obésité augmente le risque de déroulement grave du Covid. Selon des chercheurs américains, les personnes présentant une surcharge pondérale importante (IMC supérieur à 30) ont un risque accru de tomber gravement malades ou même de mourir d'une infection au coronavirus.
Des réactions inflammatoires chroniques dans le tissu adipeux interne sont soupçonnées d'en être la cause. En outre, la fonction pulmonaire est perturbée par un excès de tissu adipeux, qui entrave l'expansion des poumons.