Les décisions que prendra Anne Lévy, directrice de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), dans les prochains jours seront lourdes de conséquences. Les vacances d'été approchent à grands pas, et les responsables du tourisme ne sont pas les seuls à être pendus à ses lèvres.
D'innombrables voyageurs, qui rêvent des plages méditerranéennes ou même de destinations plus lointaines, sont également en suspens.
L'étendue des mesures de quarantaine et des restrictions de voyage déterminera le degré de normalité des voyages, en Suisse comme à l'étranger.
Dans une interview accordée à «Travel Inside», Anne Lévy parle du «soulagement pour l'industrie du voyage» du fait que les personnes vaccinées et originaires de pays sans mutation du virus aient la possibilité d'entrer en Suisse sans quarantaine, tout comme le fait que le Conseil fédéral ait levé l'avertissement catégorique de ne pas voyager. Toutefois, elle met également en garde : «Dans les endroits où la pandémie fait encore rage, où peu de personnes ont été vaccinées et où de nouvelles mutations du virus apparaissent, les voyageurs doivent rester prudents.»
«On ne sait pas du tout où les gens tombent malade»
Les décisions actuelles sont donc loin d'être un blanc-sein pour les voyages à l'étranger. Non seulement parce que, selon Anne Lévy, «la grande majorité des gens ne se rendent même pas compte de l'endroit exact où ils tombent malade.» Les restrictions de voyage du Conseil fédéral visent également à éviter que les systèmes de santé des pays tiers ne soient surchargés.
Le certificat Covid devrait rendre les choses plus faciles, toutefois. Parce qu'il indique de manière claire si une personne a été vaccinée, si elle est négative ou si elle est guérie, il devrait faciliter l'accès aux destinations touristiques et le retour en Suisse.
Lévy explique que l'obligation de quarantaine continue à faire une distinction entre les personnes vaccinées et les personnes testées négativement: «Un test n'est qu'un instantané, la maladie peut se déclarer jusqu'à 14 jours après l'infection.» Dans le cas des personnes vaccinées et rétablies, ce risque est très faible.
Les problèmes régionaux persistent
Ce qui continuera à être une source de tracas pour de nombreux voyageurs : L'OFSP ne fait toujours pas de distinction entre les différentes régions d'un pays, sauf s'il s'agit d'un pays voisin. En fonction de l'évolution de la pandémie, cela pourrait être particulièrement frustrant pour les amoureux des îles de la région méditerranéenne.
Lévy justifie : «Il est très difficile, voire parfois tout simplement impossible, d'obtenir des données fiables pour toutes les régions des pays insulaires.» En outre, dit-elle, «il est souvent difficile de vérifier d'où viennent réellement les voyageurs.» Beaucoup transiteraient par un aéroport secondaire.
Ces incertitudes quant à la fiabilité des chiffres sont l'une des raisons pour laquelle des pays comme l'Egypte figurent toujours sur la liste des pays à risques malgré les faibles chiffres officiels - que la Confédération attribue par prudence à une mauvaise gestion de la crise par le gouvernement. L'Egypte, destination rêvée des amateurs de plage et de plongée, rejoint ainsi une cohorte de pays où «les chiffres officiels sont très peu fiables.»
Même si les chiffres du covid sont en généralement en baisse, il n'est pour l'heure pas question de donner le feu vert sans restrictions: «Je m'attends à ce que l'OFSP continue de tenir une liste des pays à risques dans les mois à venir», déclare la directrice à Travel Inside. Elle envisagerait une levée plus large des mesures concernant les voyages lorsqu'un taux de vaccination de 80% au sein de la population suisse sera atteint.
«Les masques obligatoires dans les pièces fermées ont du sens»
En ce qui concerne le port obligatoire de masques dans les avions, la directrice de l'OFSP a déclaré pouvoir s'imaginer que ce dernier «reste en place pendant un certain temps.» Et encore: «Tant que les personnes ne sont pas vaccinées ou guéries, l'obligation du port du masque a du sens, surtout dans les pièces fermées.»
A l'entendre, nous n'en avons donc pas encore fini avec le masque, du moins quand il s'agira de se déplacer.