En ce moment, le temps est clément avec la Suisse. Le soleil brille, le ciel est bleu et les températures sont printanières. Cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu de neige fraîche. Les domaines skiables ont certes profité du beau temps, mais les couches de neige sont de plus en plus minces. Ainsi, un premier domaine skiable a déjà dû fermer ses portes aux Grisons, car la sécurité des amateurs de sports d'hiver n'était plus garantie.
Roger Perret, de MeteoNews, confirme la situation: «Oui, il fait actuellement exceptionnellement doux pour la saison, la faute à une zone de haute pression.» Cette dernière implique un air très sec et pas de précipitations. «S'il fait si doux, c'est parce que l'air s'écoule actuellement de la Méditerranée vers nous, souligne le spécialiste. Il en découle une hausse des températures, parfois jusqu'à 17 degrés.»
«Le changement climatique y est au moins pour quelque chose»
On n'enregistre toutefois pas de valeurs record. Roger Perret affirme qu'«il a déjà fait plus chaud en février. Actuellement, nous nous trouvons dans la fourchette supérieure des températures, ce qui n'est toutefois pas encore exceptionnel. Mais ces jours de février chauds se sont multipliés ces dernières années. Le changement climatique y est au moins pour quelque chose.»
Selon l'expert, le printemps foudroyant est bientôt terminé: «Nous attendons un changement de temps dans la deuxième moitié de la semaine. Il y aura des précipitations et il fera plus froid.» En montagne, il tomberait un peu de neige. On peut donc enfin s'attendre à quelques précipitations dans l'ouest et le sud, les premières depuis plus d'un mois. En Suisse alémanique, le temps était également sec en de nombreux endroits depuis plus de deux semaines.
Même en plaine, la neige est encore possible
Ce n'est pas seulement l'air méditerranéen, mais aussi le réchauffement soudain de la stratosphère, observable actuellement, qui est responsable de ces caprices météorologiques, selon Roger Perret. On entend par là un réchauffement marqué à une altitude de 10 à 50 km dans l'atmosphère. L'air froid qui circule normalement à cette altitude descend en raison de la hausse soudaine de la température, se retrouve à des altitudes plus basses et s'étend loin vers le sud. Si un tel phénomène se produit, il est souvent suivi d'un temps hivernal froid. Selon l'expert météo, la situation reste toutefois incertaine et difficile à modéliser pour le moment.
Le mois de mars pourrait encore être très froid et donner lieu à des chutes de neige, même en plaine. Les stations de ski et les amateurs de sports d'hiver devraient encore pouvoir profiter quelques semaines.