C'est un fait divers pour le moins particulier qui a occupé le Tribunal de district d'Aarau récemment. Sur le banc des accusés, une trentenaire qui a eu un accident de voiture à Suhr (AG) et qui s'est rendue coupable d'un délit de fuite.
L'incident n'a fait aucune victime, la conductrice elle-même n'a pas été blessée. Mais elle est rentrée chez elle directement alors que des dommages ont été causés à un îlot de circulation et à la voiture. Diverses pièces de cette dernière et une plaque d'immatriculation sont restées sur le lieu de l'accident. Comme le rapporte l'«Aargauer Zeitung», la femme a tenté d'expliquer au tribunal pourquoi elle n'avait pas informé la police.
Elle aurait ressenti une soudaine démangeaison au niveau des jambes et des pieds. Elle se serait alors penchée en avant pour se gratter avec la main droite et sa main gauche aurait glissé du volant. C'est à cet instant que la voiture serait sortie de la route, entrant ainsi en collision avec deux poteaux.
«J'étais horriblement gênée»
La conductrice a en outre déclaré être sous traitement médical pour une maladie de la peau et utiliser des préparations à base de cortisone. En raison de son traitement, elle aurait été victime de diarrhée et d'incontinence, ce qui l'aurait forcée à rentrer chez elle. «J'étais horriblement gênée. Je ne pouvais pas aller à la police comme ça, cela aurait été inhumain», a-t-elle expliqué au tribunal, parmi d'autres détails que Blick vous épargne.
Arrivée chez elle, la femme a d'abord pris une douche. Au lieu d'informer la police, elle s'est ensuite couchée. Pour justifier ce point devant le tribunal, elle a expliqué avoir eu un problème de mise à jour de son téléphone portable, puis un problème avec Internet. Le lendemain matin, c'est son occupation au travail qui lui aurait empêché d'avertir les autorités. Elle a finalement signalé l'accident le lendemain après-midi. Mais à ce moment-là, la police avait déjà découvert la plaque d'immatriculation sur le lieu de l'accident. Il était trop tard.
Le tribunal pas convaincu
Les différentes explications données par la trentenaire n'auront pas convaincu le tribunal. Il a condamné la femme à une peine pécuniaire avec sursis de 90 jours-amende à 130 francs et à une amende de 3500 francs. L'avocat de la défense avait demandé que la femme soit uniquement condamnée pour avoir fait obstacle à des mesures visant à déterminer l'incapacité de conduire, étant donné qu'aucun alcootest n'a pu être effectué en raison de sa non-présence sur le lieu de l'accident.
Le tribunal a cependant reconnu la femme coupable de tous les chefs d'accusation, dont un comportement contraire aux devoirs après un accident et la mise en circulation d'un véhicule dans un état non conforme à la sécurité.
Le montant de l'amende journalière a toutefois été réduit à 90 francs en raison des dettes importantes de l'accusée en matière de crédit et d'impôts, et le nombre de jours-amende a été ramené à 45. Pour la même raison, la femme ne devra pas payer l'amende.