Ces derniers temps, sa mère lui fait toujours un long signe de la main lorsqu'elle lui dit au revoir, raconte Sonja Zimmermann, du village de Steffisburg, près de Thoune (BE). «Je lui ai demandé pourquoi elle faisait ça. Ma mère m'a répondu: 'Je ne sais pas si c'est la dernière fois que je te vois vivante.»
La mère de Sonja Zimmermann se porte bien, contrairement à sa fille. «C'est un miracle que je sois encore en vie». Depuis septembre, la Bernoise de l'Oberland a subi plusieurs ruptures aortiques et – en conséquence – des infarctus cérébraux. «Ces derniers mois, j'ai regardé la mort en face à deux reprises.»
En septembre, la sexagénaire sent pour la première fois que quelque chose ne tourne pas rond. Des douleurs au ventre et à la poitrine apparaissent, elle a du mal à respirer. A l'hôpital de Thoune, les médecins constatent deux petites déchirures dans l'artère principale, la plus grosse du corps. Celle-ci part du cœur et descend au travers du thorax jusqu'à l'abdomen. Ils traitent la femme de manière prudente, sans opération. Mais celle-ci devient nécessaire lorsqu'en octobre, les fissures de l'aorte s'agrandissent. Opération d'urgence à Berne: Sonja Zimmermann survit.
Dans un premier temps, le problème se calme. Jusqu'à un vendredi matin de début novembre. «Tout à coup, j'ai vu double», raconte la Bernoise. «Je me suis allongé sur le lit, j'étais apathique et je souffrais terriblement. Cela m'a presque déchirée.»
Course à l'hôpital avec une escorte policière
Très vite, la médecin urgentiste arrive. Celle-ci ne sent plus qu'un pouls très faible chez Sonja Zimmermann. Il s'agit à nouveau d'une déchirure aortique, mais cette fois-ci bien plus grave. «Une troisième déchirure de l'artère principale est venue s'ajouter, et la carotide s'est également rompue», raconte la miraculée. «Je risquais de me vider de mon sang.»
Avec une escorte policière, l'ambulance se précipite à l'hôpital de Thoune. «Les médecins m'ont dit que c'était une question de vie ou de mort», explique la femme de 62 ans. Après quelques minutes, elle est transférée à Berne, où elle est immédiatement conduite en salle d'opération.
Le personnel découpe le pull et le pantalon de Sonja Zimmermann. Il faut faire vite. «Je me souviens encore que le professeur m'a dit qu'il faisait de son mieux. Mais je devais aussi faire de mon mieux», se souvient-elle. «Je ne pensais pas survivre à l'opération.» Ses chances sont minces.
L'intervention dure plus de six heures. Par miracle, Sonja Zimmermann survit. Les médecins lui posent des «prothèses de veines». «J'ai maintenant des tuyaux dans le haut du corps», explique-t-elle.
«Les jambes ne fonctionnent plus correctement»
Il ne s'agit pas des seules séquelles. La Bernoise subit également des infarctus cérébraux en raison de sa rupture de l'aorte en novembre. Son bras est paralysé, elle a du mal à parler et est souvent confuse.
«Depuis l'opération de novembre, je n'ai plus fait un pas sans déambulateur», dit-elle. Malgré sa hanche cassée depuis cinq ans, elle pouvait jusqu'à présent se déplacer seule. «Mais à cause des infarctus cérébraux, les jambes ne fonctionnent plus correctement.» La marche depuis l'entrée de l'immeuble jusqu'à l'appartement du deuxième étage devient mission impossible. C'est là que Sonja Zimmermann vit avec son mari Bruno et ses filles Nicole et Tamara. L'immeuble n'a pas d'ascenseur.
Comme son mari Bruno est également trop faible en raison d'un incident médical survenu il y a deux ans, il ne peut pas l'aider. Lui aussi a été victime d'une rupture de veine et est depuis limité dans ses mouvements.
C'est donc une entreprise qui doit prendre en charge le transport de la sexagénaire dans les escaliers: descendre et remonter une fois coûte 600 francs. «Le service n'est pas seulement cher, ma mère est aussi dépendante et limitée», déclare sa fille Tamara Zimmermann.
Campagne de dons pour un monte-escalier
Une solution qui permettrait à cette femme de 62 ans de retrouver un peu de liberté serait un monte-escalier. «Mais cela coûte environ 40'000 francs», calcule Tamara Zimmermann. «Nous sommes à court de moyens financiers. Nous demandons donc de l'aide». Elle et sa sœur Nicole ont lancé un appel aux dons sur la plateforme GoFundMe.
L'alternative serait de déménager dans un appartement au rez-de-chaussée. Mais cela n'est pas envisageable, explique la fille cadette. «Nous payons ici un loyer mensuel de 1860 francs. Pour ce prix, nous ne trouvons rien de comparable dans la région». Bruno, le père, explique que l'appartement est situé à proximité de la ville de Thoune et du centre du village de Steffisburg. «Et surtout, il est proche de l'hôpital de Thoune. Ma femme y est malheureusement une habituée.»
L'objectif de la collecte de fonds est donc clair: «Récolter de l'argent pour le monte-escalier et pouvoir rester dans cet appartement», explique sa fille Tamara. «Nous voulons permettre à maman de vivre de manière plus supportable dans sa maison bien-aimée. Qui sait combien de temps elle vivra encore ?» Sa mère Sonja ajoute: «Cela fait 24 ans que nous vivons dans la maison et 15 ans dans cet appartement. Il représente tout pour moi. Je ne veux pas aller en maison de retraite. Mais rester ici – avec mon mari et mes enfants.»