Les Etats-Unis ont exclu la Suisse des pays alliés qui peuvent avoir un accès illimité aux puces informatiques d'intelligence artificielle. Une décision critiquée par le ministre de l'économie Guy Parmelin.
En Suisse, ces puces sont largement utilisées dans la recherche académique, mais aussi par la recherche. La Suisse a été classée dans le deuxième groupe, elle continuera à recevoir des puces, mais en quantité limitée, explique le Vaudois dans une interview à la NZZ am Sonntag.
La classification décidée par l'administration Trump «est difficile à comprendre», a-t-il souligné. M. Parmelin parle d'un «autogoal» pour Washington. Dans les écoles polytechniques fédérales, on produit avec ces puces des innovations qui sont aussi importantes pour les Américains, explique-t-il.
Des discussions sur ce sujet ont déjà commencé avec les Etats-Unis. L'objectif est de pouvoir inscrire la Confédération dans le groupe des pays bénéficiant d'un accès illimité.
Accès bloqué pour la Chine
Washington ne considère que 18 pays comme des alliés dignes de confiance et de recevoir un accès illimité à ces puces informatiques très puissantes, écrit la RTS sur son site. C'est le cas notamment de la France, de l'Allemagne et du Japon. Ces puces sont produites uniquement par des entreprises américaines.
Aucune explication individuelle n'a été donnée pour justifier l'exclusion de la Confédération ou d'autres pays. «Nous devons d'abord comprendre les raisons» de cette décision, souligne le chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche (DEFR). «Y a-t-il des préoccupations liées à la sécurité? Veut-on freiner le développement en Suisse», s'interroge-t-il.
Selon la RTS, l'objectif principal de cette réglementation semble être de bloquer l'accès à cette technologie de pointe aux pays rivaux, en particulier la Chine. Les Etats-Unis cherchent non seulement à freiner les exportations, mais aussi à empêcher les entreprises chinoises de contourner les restrictions en utilisant des filiales à l'étranger.
Refus de l'imposition minimale
Guy Parmelin est également revenu sur la décision de Donald Trump de ne pas introduire l'imposition minimale des multinationales, voulue par l'OCDE. «Il y aura des conséquences si les Américains ne participent pas», a dit le Vaudois, qui avait déjà évoqué le sujet cette semaine au Forum économique mondial (WEF) de Davos (GR).
Elles toucheront la Confédération, les cantons et les entreprises. «Mais il ne faut pas être naïf. Si les règles du jeu changent tout à coup, le Conseil fédéral discutera aussi des conséquences pour la Suisse», a-t-il dit.