La ville de Zurich a voté le 9 février sur une augmentation des indemnités financières annuelles pour les membres du Conseil municipal. Le projet prévoyait de les faire passer de 16'000 à 28'000 francs. Toutefois, le projet a finalement échoué dans les urnes.
Comment se situe Zurich par rapport à d'autres villes, et quel est le montant moyen des indemnités dans les parlements cantonaux? Pour répondre à ces questions, le Beobachter s'est entretenu avec un expert.
Par rapport aux autres grandes villes, Zurich se situe dans la moyenne en ce qui concerne les indemnités des représentants. Les membres du Parlement de Bâle reçoivent plus, mais il s'agit ici d'un cas particulier, car le Grand Conseil est à la fois le Parlement du canton et de la ville. Si le projet avait été accepté, Zurich aurait rejoint Bâle. C'est en ville de Lausanne que les parlementaires gagnent le moins, avec une moyenne de 4300 francs par an.
Appenzell Rhodes-Intérieures en queue de peloton
De grandes différences existent également entre les cantons. C'est à Zurich que les parlementaires cantonaux touchent le plus, avec environ 38'000 francs annuels, et c'est en Appenzell Rhodes-Intérieures qu'ils touchent le moins, avec 2100 francs. «Souvent, l'indemnité est liée à la participation aux séances, c'est pourquoi il existe de grandes différences», explique Pirmin Bundi, professeur de sciences politiques à l'université de Lausanne.
Les exigences en matière de temps varient fortement
En effet, les cantons ont des exigences très différentes en matière de temps pour les membres élus du Parlement. Ainsi, certains cantons comme Zurich et Genève organisent des séances hebdomadaires. D'autres, comme Glaris ou Appenzell Rhodes-Intérieures, ne siègent qu'une à deux fois par mois, voire moins.
Par ailleurs, le montant des indemnités doit être considéré avec prudence, car il s'agit de chiffres moyens. Ainsi, il peut tout à fait arriver qu'une personne reçoive une somme différente, selon son rôle ou son appartenance à une commission. Les frais sont également réglementés différemment dans les cantons et varient d'une personne à l'autre.
«Les indemnités doivent rester attractives»
«En Suisse, on devient rarement riche en tant que politicien, surtout au sein du législatif», explique Pirmin Bundi. Aujourd'hui, il est encore possible de faire de la politique même avec un petit salaire, ajoute-t-il, mais les indemnités devraient toutefois être adaptées pour que cela puisse continuer. «Sinon, nous courons le risque que seules les personnes disposant d'un revenu élevé puissent encore assumer une fonction politique», explique le spécialiste.
Dans les petites communes en particulier, il est de plus en plus difficile de trouver des personnes disposées à assumer des fonctions politiques, surtout si l'indemnité est faible. «Malgré tout, une fonction de milice dans une commune offre toujours de nombreux avantages et donne un aperçu du fonctionnement de la collectivité», explique Pirmin Bundi.