Immunité de deux ans
Un Bâlois veut mettre fin à la pandémie avec un nouveau vaccin

Vladimir Cmiljanovic travaille sur un nouveau vaccin à Bâle qui pourrait selon lui mettre fin à la pandémie. Le Canton et l'hôpital universitaire investissent chacun un million dans l'ancien joueur de handball professionnel reconverti dans la pharmaceutique.
Publié: 13.10.2021 à 11:43 heures
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Dernière mise à jour: 13.10.2021 à 13:34 heures
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Vladimir Cmiljanovic est un entrepreneur infatigable et ancien joueur national de handball en Serbie.
Photo: zVg
Marc Iseli, Jocelyn Daloz (adaptation)

Vladimir Cmiljanovic a été joueur de handball professionnel et a même joué dans l'équipe nationale serbe. Entre temps, il s'est reconverti dans la pharmaceutique. Mais il a toujours de grandes ambitions: l'objectif déclaré de ce chimiste médicinal et entrepreneur est tout bonnement de mettre fin à la pandémie du Covid.

Vladimir Cmiljanovic travaille en effet au développement d'un vaccin de deuxième génération à Bâle. Le projet est prometteur, mais il en est encore au stade du développement pré-essai clinique: «Nous avons encore un long chemin à parcourir», admet-il. L'objectif est d'obtenir une approbation accélérée d'ici la fin de 2022 ou le début de 2023.

Son vaccin est conçu pour offrir une réponse immunitaire améliorée et prolongée. «Nous voulons obtenir une protection d'au moins deux ans», affirme Vladimir Cmiljanovic.

Start-up à Bâle

Sa start-up Rocketvax est entièrement dédiée au développement du vaccin. Elle collabore avec l'hôpital universitaire de Bâle, son partenaire universitaire principal. L'établissement a également investi des ressources financières dans le projet. L'université a contribué à hauteur d'un million de francs, précise Vladimir Cmiljanovic.

Le Canton a investi le même montant par le biais des fonds de développement régionaux pour la promotion économique. L'ancien sportif de haut niveau n'en revient pas face à tant d'engagement et ressent tout le poids que cette confiance implique: «Je n'ai pas pris de vacances de toute l'année».

Techniquement, son vaccin fonctionnera de la même manière que celui contre la rougeole, le virus de la polio ou la fièvre jaune. Il s'agit d'un vaccin dit «vivant». Il contient de petites quantités d'agents pathogènes capables de se reproduire, mais à quantité réduite, de sorte qu'ils ne déclenchent pas la maladie elle-même. Dans de rares cas seulement, ils peuvent entraîner une légère «maladie vaccinale», comme dans le cas de la rougeole.

Meilleure réponse immunitaire

Vladimir Cmiljanovic s'attend à une meilleure réponse immunitaire avec le vaccin vivant qu'avec les actuels produits à ARN messager. «Cela conduira à une protection contre le Covid pendant une période plus longue et sans effets secondaires», déclare-t-il dans une interview accordée au portail industriel «Medinside».

«Nous établirons de nouvelles normes en termes de sécurité et d'efficacité, promet-il encore. Les virus vivants, mais atténués, provoquent une infection sans effets secondaires et amènent le système immunitaire à produire des anticorps et des cellules immunitaires neutralisantes. C'est le meilleur moyen d'entraîner le système immunitaire pour qu'il soit prêt à se battre en cas d'infection réelle. Historiquement, ce sont les vaccins qui ont le mieux marché.»

Détermination du dosage

Les recherches sont déjà en cours sur des souris et d'autres animaux. Le dosage optimal n'a pas encore été déterminé. Mais les tests semblent positifs, toujours selon l'entrepreneur. «Nous avons franchi une étape importante. Le prochain jalon sera celui de la production. Nous voulons fournir le vaccin au monde entier.»

Les premiers essais sur l'homme commenceront au printemps prochain. Si tout se déroule comme prévu, une demande d'autorisation pourrait être envoyée dès la fin de l'année 2022. Et si les autorités donnent le feu vert, Vladimir Cmiljanovic y tient: il veut être le premier à être vacciné avec sa formule.

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