Il préparait un attentat?
Un agent russe qui achetait illégalement des armes en Suisse se fait pincer

Un agent russe infiltré en Suisse, sous couverture de diplomate à Berne, a dû quitter le pays en 2024 après s'être fait pincer en train d'acheter armes et produits chimiques sous le manteau. Une opération de taille pour le Service de renseignement de la Confédération.
Publié: 13.10.2024 à 13:32 heures
Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) a mis en place une surveillance intensive de plusieurs mois, qui a permis de révéler les activités clandestines de l'«auxiliaire diplomatique» sur le territoire suisse. (Image d'illustration)
Photo: Shutterstock
Blick

Comme un air de polar, derrière cette histoire bien réelle de contre-espionnage, révélée par le «Matin dimanche» et les titres de Tamedia ce 13 octobre. 

À Berne, un certain Igor Sergueïevitch Skriabine, diplômé de l'académie militaire russe et officiellement employé comme auxiliaire diplomatique pour le consulat de Russie, s'est révélé être un agent actif du GRU, le service de renseignement militaire russe. Et il semblerait qu'il prévoyait de faire exploser quelque chose (ou quelqu'un) avec du matériel acheté illégalement en Suisse. 

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En effet, le Service de renseignement de la Confédération (SRC) a mis en place une surveillance intensive de plusieurs mois, qui a permis de révéler les activités clandestines de l'homme sur le territoire suisse.

Ces dernières incluant, notamment, des achats illicites d’armes et d’équipements chimiques, respectivement à Berne et à Bâle. Les transactions, épiées par le renseignement Suisse, se déroulaient toujours dans des lieux très discrets — tels qu'un parking de centre commercial, par exemple. 

Créer des armes chimiques?

Une fois les preuves nécessaires recueillies, les autorités de poursuite pénale sont passées à l’action au printemps 2024, écrivent nos confrères. Des perquisitions ont été menées chez les fournisseurs d'armes et de produits chimiques bernois et bâlois, à leur domicile. À noter que le bureau de Skriabine n'a quant à lui pas pu être fouillé, à cause des règlements consulaires à ce propos. 

Mais, chez les marchands, les autorités suisses ont pu débusquer «deux classeurs documentant la vente d’un appareil de refroidissement et d’une centrifugeuse au Russe.» Et ce genre de machines peuvent, par exemple, être utilisées pour créer des armes chimiques ou biologiques. 

Résultats? Sur demande du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Skriabine a précipitamment quitté le territoire suisse pour retourner en Russie. «Le DFAE a renoncé à déclarer l’agent Skriabine persona non grata», mais le Ministère public de la Confédération (MPC) a pu ouvrir des procédures pénales sur la base des activités d'acquisition illicites de l'agent.

La Russie a, quant à elle, simplement déclaré que «les collaborateurs de l’ambassade sont exclusivement occupés à mener un dialogue constructif avec les autorités suisses et à promouvoir les relations russo-suisses». 

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