Il compare Berset à Hitler
Un élu UDC s'insurge contre le certificat Covid

Daniel Scheidegger, président UDC de Therwil à Bâle-Campagne, s'offusque de l'obligation du certificat Covid pour aller dans les restaurants en le comparant au passeport sanitaire du troisième Reich. Tollé.
Publié: 11.09.2021 à 14:58 heures
Daniel Scheidegger, élu UDC de Therwil BL, s'insurge contre la certification obligatoire.
Photo: Zvg
Céline Trachsel, Jessica Chautems (adaptation)

C’est avec une image du passeport sanitaire que le Troisième Reich attribuait aux juifs que Daniel Scheidegger, président de l’UDC Therwil à Bâle-Campagne, s’insurge contre le certificat Covid - obligatoire dans les bars et les restaurants dès lundi. «N’avons-nous donc rien appris de ces périodes sombres? Á l’époque, c’était la faute des socialistes. Et aujourd’hui, c’est encore un socialiste qui tire les ficelles!»

Que voulait-il dire, au juste? «Je ne veux pas comparer l’époque nazie avec celle d’aujourd’hui, mais à l’époque il y avait déjà un passeport sanitaire. Aujourd’hui, il y a ce certificat obligatoire. Pour moi, cela laisse un arrière-goût amer.»

«Nous sommes divisés!»

Daniel Scheidegger déclare que son objectif n’est pas de minimiser la souffrance des Juifs avec de tels propos. «Nous avons connu des périodes sombres, personne ne le nie – mais apparemment, nous n’en avons pas tiré de leçons.» Il ne s'agirait cependant pas d'une comparaison directe. «Jusqu’à récemment, nous arrivions à coexister paisiblement. Maintenant, nous sommes divisés en deux parties: l’une pour et l’autre contre la vaccination. C’est presque du lavage de cerveau, a-t-il déclaré, en outre, les parlementaires ne sont pas obligées d’avoir le certificat – mais le reste de la population oui. Ce seul fait est la preuve de la mise en place d'une société à deux vitesses.»

L’élu UDC minimise les implications de la comparaison du parti socialiste avec l’ancien parti national-socialiste d’Hitler. Il admet toutefois: «C’était un peu provocateur.» Qu’un conseiller fédéral soit du parti socialiste, et que «le petit Autrichien se disait socialiste» est un peu une coïncidence, ironise-t-il.

«Une comparaison assez désagréable»

Jonathan Kreutner, secrétaire général de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) exprime son irritation: «Je connais le dossier et j’ai moi-même examiné le poste. Il n’y a pas grand-chose à en dire, c’est une comparaison de très mauvais goût.» Ces derniers temps, la FSCI a dû expliquer à plusieurs reprises qu’il fallait s’abstenir de faire de tels parallèles, et surtout éviter de banaliser le troisième Reich.

«Toute personne dotée de bon sens peut voir la nature indécente de ce type de propos. On compare ici un parti du Conseil fédéral au parti nazi, ce qui est tout à fait inacceptable, assène-t-il - l'on ne peut pas faire cette association. Il est possible de se défendre politiquement sans recourir à de telles comparaisons. Qu'un politicien poste ce type de propos est tout simplement intolérable.»

La publication de l’élu UDC n’est cependant pas légalement condamnable. Le secrétaire du FSCI souligne: «Nous demandons simplement aux gens de s’abstenir de le faire. C’est tout ce que nous pouvons faire pour le moment».

Peu de temps après la conversation téléphonique de Blick avec le politicien, le poste de Daniel Scheidegger a été supprimé.


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