Fossé entre les générations
Les jeunes adultes se sentent de plus en plus démunis face à l'avenir

Les jeunes adultes en Suisse voient leur influence sur le développement futur de la société se réduire de plus en plus. Les moins de 26 ans estiment aussi que le fossé entre les générations se creuse, révèle jeudi le baromètre des générations 2025 de l'institut Sotomo.
Publié: 20.02.2025 à 07:11 heures
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Dernière mise à jour: 20.02.2025 à 07:26 heures
Les jeunes adultes sont moins optimistes que leurs aînés (image d'illustration).
Photo: CHRISTOF SCHUERPF
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ATS Agence télégraphique suisse

L’influence des jeunes adultes sur l’avenir de la société en Suisse ne cesse de diminuer. Les moins de 26 ans perçoivent également un fossé grandissant entre les générations, selon le baromètre des générations 2025 de l’institut Sotomo, publié jeudi 20 février.

Plus de deux tiers des Suissesses et des Suisses (71%) envisagent l'avenir avec pessimisme, une tendance en «nette augmentation» par rapport au dernier sondage réalisé en 2023, selon le communiqué. Ce manque d'optimisme pour l'avenir est particulièrement marqué chez les jeunes générations, qui ont de plus en plus l'impression de ne pas pouvoir influencer le cours des choses.

Les jeunes et les personnes âgées se sentent discriminés au travail

Les jeunes comme les personnes âgées se sentent discriminés au travail, mais pour des raisons différentes. C'est ce que montre le baromètre des générations 2025, publié par l'institut de recherche Sotomo.

De nombreuses Suisses et Suissesses disent subir de la discrimination au travail en raison de leur âge. 57% des personnes âgées interrogées ont indiqué avoir des difficultés à trouver un emploi. De plus, 41 % d’entre eux estiment ne pas être suffisamment valorisés, selon le sondage de Sotomo publié jeudi. Parallèlement, 96% des jeunes employés interrogés ont déclarés qu'ils ne se sentaient parfois pas pris au sérieux au travail.

Des liens toujours présents

Dans l'ensemble, selon l'étude, il y a plus de choses qui unissent les générations au travail que d'éléments qui les séparent. L'esprit d'équipe, le sens du travail et la reconnaissance sont importants pour tous les groupes d'âge. La réussite professionnelle est considérée comme importante par 57 % des personnes interrogées. Cependant, cela se traduit de plus en plus par un besoin de sens, de responsabilité et d'indépendance, tandis que les symboles traditionnels de statut social tels que le pouvoir et le prestige ont perdu de leur importance.

Dans le même temps, 79% des sondés souhaitent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, un besoin particulièrement exprimé par les 26-45 ans. Environ un tiers de cette tranche d'âge se dit insatisfait sur ce plan.

Les jeunes comme les personnes âgées se sentent discriminés au travail, mais pour des raisons différentes. C'est ce que montre le baromètre des générations 2025, publié par l'institut de recherche Sotomo.

De nombreuses Suisses et Suissesses disent subir de la discrimination au travail en raison de leur âge. 57% des personnes âgées interrogées ont indiqué avoir des difficultés à trouver un emploi. De plus, 41 % d’entre eux estiment ne pas être suffisamment valorisés, selon le sondage de Sotomo publié jeudi. Parallèlement, 96% des jeunes employés interrogés ont déclarés qu'ils ne se sentaient parfois pas pris au sérieux au travail.

Des liens toujours présents

Dans l'ensemble, selon l'étude, il y a plus de choses qui unissent les générations au travail que d'éléments qui les séparent. L'esprit d'équipe, le sens du travail et la reconnaissance sont importants pour tous les groupes d'âge. La réussite professionnelle est considérée comme importante par 57 % des personnes interrogées. Cependant, cela se traduit de plus en plus par un besoin de sens, de responsabilité et d'indépendance, tandis que les symboles traditionnels de statut social tels que le pouvoir et le prestige ont perdu de leur importance.

Dans le même temps, 79% des sondés souhaitent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, un besoin particulièrement exprimé par les 26-45 ans. Environ un tiers de cette tranche d'âge se dit insatisfait sur ce plan.

Un regard sombre

D'après le baromètre, 88% des sondés de moins de 35 ans estiment avoir peu d'influence sur le développement futur de la société. Cette part était de 73% en 2023 pour cette même tranche d'âge. Les jeunes semblent percevoir la promesse selon laquelle la situation s'améliore avec chaque génération comme vaine, note l'étude.

Ce regard sombre porté sur l'avenir contraste fortement avec la satisfaction générale qui prévaut vis-à-vis des conditions de vie: près de 90% des sondés déclarent être plutôt ou très satisfaits de leur vie. Là aussi, les seniors sont mieux lotis que les jeunes: la satisfaction augmente avec l'âge et les moins de 35 ans sont les plus insatisfaits, avec 21%.

Une Suisse divisée

L'étude révèle aussi que deux tiers de la population jugent de manière générale que la société suisse est divisée, que ce soit au niveau politique, entre riches et pauvres ou entre villes et campagnes. Les jeunes perçoivent aussi des divisions entre les générations. Plus de la moitié des sondés de moins de 26 ans estiment que le fossé entre jeunes et vieux se creuse, contre seulement 15% des plus de 75 ans.

Ces différences de mentalité se concrétisent par des avis divergents sur des thématiques sociétales spécifiques, comme l'introduction d'un impôt sur les successions. Selon le baromètre, 57% des sondés rejettent une telle ponction de l'Etat alors que les 18-35 ans y sont à 61% favorables. Le baromètre est publié pour la quatrième fois depuis 2020. Pour cette édition, 2754 personnes de 18 ans et plus ont été interrogées en Suisse alémanique et romande entre le 18 septembre et le 7 octobre 2024.

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